Au Royaume
“Lumière’’ d’espoir
Sur le continent africain, un habitant sur deux n’a pas accès à l’électricité dont le taux de pénétration, selon les derniers chiffres officiels y compris ceux de la Banque africaine de développement, ne dépasse pas 45%.

Or l’électricité est un service de base des plus vitaux et critiques sans lequel les populations ne pourraient pas avoir accès à d’autres services de base tout aussi importants. Sans électricité, les équipements médicaux dans les centres de santé ne peuvent pas fonctionner, il n’y aurait pas d’accès au réseau de téléphonie, ni chaîne de froid alimentaire, ni agences bancaires ou postales…Il y a quelques décennies, dans les campagnes marocaines, l’enseignement dans les salles de classe s’arrêtait dès le coucher du soleil comme pratiquement toutes les autres activités.
L’expérience marocaine est édifiante à ce titre. Dans le milieu des années 90 du siècle dernier, en lançant le programme d’électrification rurale, plus communément connu sous son acronyme PERG, le Maroc avait compris qu’équiper les douars éloignés en écoles, en centres de santé ou même en réseau routier ne pouvait pas automatiquement contribuer à leur désenclavement s’il n’allait pas de pair avec l’électricité et l’eau potable. En cette année 2020, et malgré les imperfections qui restent à corriger, les répercussions de la pandémie et du confinement obligatoire ont été atténuées grâce à la connectivité des ménages même les plus éloignés, ce qui n’aurait pas été possible sans électricité.
Plus encore. Dans ces villages et douars, au-delà de l’amélioration des conditions de vie au quotidien, l’électricité a apporté des opportunités nouvelles aux habitants, petits agriculteurs, artisans, coopératives pour développer leurs activités et améliorer leurs revenus.
Si au Maroc, le taux d’accès à l’électricité s’approche presque des 100% avec le raccordement de près de 40 000 villages sur les 20 dernières années, il reste encore un potentiel extraordinaire en Afrique auquel le Royaume pourrait apporter son expérience, son expertise et de l’espoir aussi.
Dans les 20 prochaines années, la généralisation de l’électricité sur le continent nécessitera un investissement vertigineux de près de 120 milliards de dollars à en croire les prévisions d’experts. Et c’est là un énorme gisement d’opportunités pour l’expertise et pour les entreprises marocaines. D’autant plus que, et une fois n’est pas coutume, la question du financement pourrait ne plus être un frein puisque les bailleurs de fonds mondiaux, à commencer par la BAD par exemple, semblent enclins à investir facilement dans ce type de programmes. Et ce serait, une fois de plus, l’occasion pour le Maroc de faire la démonstration de sa vision de ce que devrait être un vrai partenariat Sud-Sud…
