Au Royaume
L’ONA entend se dégager d’Amendis

Décidément, il faut croire que le groupe ONA revoit de fond en comble ses orientations stratégiques. Moins de trois ans, à peine, après s’être engagé dans la concession déléguée de la distribution d’eau et d’électricité ainsi que l’assainissement liquide de Tanger-Tétouan, le voilà qui entend céder ses parts dans Amendis. Les raisons de ce revirement aussi spectaculaire qu’inattendu ? Comme dans le cas de la cession de ses parts dans Eqdom, Brasseries du Maroc et Carnaud, elles ne sont pas liées à la rentabilité du métier concerné (voir La Vie éco du 25 juillet 2003). A preuve, le business-plan d’Amendis prévoit la réalisation des premiers résultats bénéficiaires à partir de l’année 2005 avec un taux de rentabilité (ROE) de 12%. Les premiers dividendes, eux, sont attendus pour 2006.
A l’ONA, on nuance l’information en se contentant d’affirmer : «Pour le moment il n’y a rien. Mais si une opportunité se présente, nous l’examinerons sérieusement».
De fait, il semblerait que ce désengagement programmé ne date pas d’aujourd’hui. Selon une source proche du dossier, dès la fin de l’année 2002, le groupe avait mis ses partenaires du tour de table dans la confidence, afin de recueillir leurs propositions de rachat. Pour rappel, le capital d’Amendis est détenu, outre l’ONA qui possède 16%, par Somed (Société maroco-émiratie de développement) avec 15%, le canadien HQI (Hydro Québec industries) avec 18% et enfin Vivendi water, avec la plus grosse part, soit 51%. Le montant nominal de la part du groupe ONA est de 128 MDH. Selon notre source, une plus-value d’au moins 20% serait nécessaire pour que la cession des 16% d’Amendis se fasse.
