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Au Royaume

L’histoire, un éternel recommencement…

L’actualité majeure de cette semaine s’est imposée d’elle-même avec les événements tragiques de Bruxelles. Ce qui est étrange c’est que le monde semble, à chaque fois, découvrir avec stupeur et incrédulité des incidents auxquels pratiquement on s’attendait.

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Edito Saad Benmansour

Une stupeur qui nous fait oublier en fait que depuis le début des années 2000, le monde est entré dans un cycle meurtrier où la barbarie et la cruauté se sont banalisées. On l’a vu avec Paris  et Bruxelles. On le voit tous les jours avec ce qui se produit en Libye, en Tunisie, en Syrie, au Sahel, en Palestine, en Turquie…

On en vient presque à oublier aussi, et c’est le plus important, que l’histoire est un éternel recommencement. Des cycles qui se succèdent, alternant les années les plus noires, les plus sanglantes, et les périodes les plus fastes et les plus pacifiques comme les 30 glorieuses. Au début du XXe siècle, vers 1900, le monde était entré dans un de ces cycles sombres de l’histoire et qui allait déboucher, comme on le sait, sur une Première Guerre mondiale en 1914, avec ses atrocités et ses millions de morts, civils et militaires. Le monde ne sortira réellement de la tourmente qu’après une Seconde Guerre mondiale encore plus horrible, plus immonde, dont toutes les plaies ne sont pas vraiment pansées. Il aura fallu presque 60 ans pour que le monde retrouve un semblant de paix et une vie commune.

Le début du XXIe siècle ressemble mystérieusement à celui du XXe. Après une longue accalmie qui durait depuis les années 60, les vieux démons sont de retour. Depuis la fin des années 90 et début 2000, le monde est entré dans une sorte d’ébullition destructrice. On ne s’en rend peut-être pas compte, mais cela fait au moins 16 ans que la barbarie, les bains de sang, les génocides, la folie meurtrière de l’Homme font partie du paysage quotidien habituel. Le plus étrange, surtout, c’est que cette cyclicité de l’histoire devrait permettre à l’espèce humaine d’apprendre de ses erreurs pour ne plus reproduire les mêmes atrocités. Or, il n’en est jamais rien. La période sombre des 50 premières années du XXe siècle est le résultat du chamboulement d’un ordre mondial qui était instauré. Un chamboulement motivé par la cupidité et l’arrogance humaines. Ce chamboulement a naturellement produit des effets, des réactions et la suite on la connaît : 50 années de colonisation, de guerres, de génocides, d’horreurs. Et si depuis la fin des années 90 une nouvelle période sombre a commencé c’est bien parce que, une fois de plus, certains puissants de ce monde, aveuglés par cette même cupidité et les mêmes velléités de domination, ont voulu modeler la carte à leur guise. Comme quoi dans le chaos mondial actuel, il y a toujours certains à qui profite le crime…