SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Les maladies de la Santé

Il n’y a pas de système de santé pour la couche moyenne au Maroc. Celle-ci se tourne vers l’hôpital publique pour profiter des tarifs consentis aux «pauvres».

Publié le


Mis à jour le

Le système de santé publique présente de graves défaillances. C’est un rapport très officiel commandé par le département de Mohamed Cheikh Biadillah qui l’affirme : 15% des malades qui s’adressent à un hôpital public sont obligés de s’endetter ou, pire, de vendre des biens pour pouvoir se faire soigner. Or, 75% de ceux qui se tournent vers les hôpitaux publics sont des indigents. Quand bien même une partie d’entre eux serait pauvre par la complaisance d’un mokaddem ayant délivré un faux certificat, le constat n’en reste pas moins vrai : des Marocains pauvres entrent à l’hôpital et en ressortent encore appauvris.
Certes, toute hospitalisation, même prise en charge, entraîne des frais pour un malade ou sa famille, ne serait-ce qu’en déplacements, mais quand un système de santé publique demande aux malades d’acheter leurs médicaments, leur fil et leur seringue – qu’un infirmier «prévenant» leur vend au prix fort – parce que l’hôpital lui-même ne peut fournir ce service ; quand on paie 50% de ses frais d’hospitalisation dans un sytème censé assurer une quasi-gratuité, il y a manifestement un gros problème.
L’hôpital public n’a pas de moyens. D’une part, les budgets qui lui sont alloués sont largement insuffisants et, d’autre part – et surtout -, il doit répondre à une demande excessive: même ceux qui ont de l’argent vont à l’hôpital public et s’arrangent pour payer le tarif minimal consenti aux pauvres. Et pour cause, le système privé est excessivement cher par rapport aux moyens de la population. Et quand on dispose d’une assurance maladie, c’est à peine mieux. Le remboursement se fait sur la base d’un tarif qui est loin d’être celui pratiqué par les cliniques. A croire que ces cliniques flambant neuves ne sont pas faites pour le citoyen.
Il n’y a pas de système de santé pour la couche moyenne, il n’y a que ces deux extrêmes ! Que peuvent faire le Marocain pauvre et le Marocain moyen ? Ils se tournent tous les deux vers cet hôpital public submergé qui offre un service perçu comme étant de moindre qualité.
Ce n’est là qu’un exemple parmi les nombreux qui caractérisent les dysfonctionnements du système de santé au Maroc. Or, à la veille de la mise en place de l’AMO, il est important d’éviter que les dysfonctionnements ne soient pas reconduits. Sinon on se retrouvera avec un nouveau gouffre financier dont on peut se dispenser en ces temps de budget serré n Fadel Agoumi.

Com’ese

Previous Next