Au Royaume
Les jeunes préfèrent le salariat à la prise de risque

L’enquête menée par le Haut commissariat au Plan sur la perception par les jeunes du Maroc de 2030, et dont les résultats viennent de tomber, livre des enseignements intéressants. Menée auprès d’un échantillon de 1 271 bacheliers et bachelières répartis sur 276 établissements d’enseignement couvrant tout le pays, l’enquête prospective dévoile, entre autres résultats, l’absence d’esprit d’entreprenariat chez les jeunes Marocains. A la question «Quel métier exercerez-vous en 2030 ?», ils ont été 73,9 % à se voir cadres supérieurs, 23,2 % cadres moyens, 0,9% ouvriers, et 0,7% exploitants agricoles. Fait étrange, aucun jeune ne s’est projeté dans la peau d’un chef d’entreprise. C’est là, une fois de plus, un autre aveu indirect de la défaillance de notre système d’enseignement qui forme d’abord des exécutants dénués d’esprit d’initiative et de goût pour la prise de risque.
Et, apparemment, il n’y a pas de différence entre les sexes : les filles sont aussi nombreuses que les garçons à se voir cadre supérieur ou cadre moyen dans 25 ans. Enfin, un autre signe des temps et de la mutation profonde de la société : dans deux ou trois générations, le statut de femme au foyer disparaîtra certainement. La preuve, seules 1,3% des jeunes femmes interviewées pensent qu’elles seront des femmes au foyer en 2030.
