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Au Royaume

Les facteurs de croissance

L’immobilier, le tourisme, la Bourse, le NTI et les chantiers du BTP continueront-ils seuls à  tirer la croissance demain ? D’autres opportunités existent, qu’il ne faut pas rater.

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Comment sera l’année 2009 ? Nombre de chefs d’entreprises interrogés pensent qu’elle sera moins bonne que l’année en cours. Il faut dire que leur pessimisme est alimenté par une conjoncture mondiale où les mauvaises nouvelles sont légion. Pétrole trop cher, matières premières hors de prix, inflation généralisée, demande des ménages en stagnation quand elle n’est pas en baisse, crise dans le secteur de l’immobilier et tourisme en berne.

Quid du Maroc ? Au cours des cinq dernières années, le taux de croissance moyen du PIB hors agriculture a frôlé les 6%, porté en cela par le tourisme, l’immobilier, les travaux publics, les nouvelles technologies et le secteur financier, entre autres.

Et pour la suite ? Les prévisions font état d’un taux de croissance légèrement supérieur à 5% au cours de l’année à venir. Il faudrait tempérer cet optimisme du fait des changements intervenus au cours des derniers mois. La croissance est tirée par la demande qui repose elle-même sur la production et les nouveaux investissements. Or, avec la hausse du coût des matières premières et la raréfaction des ressources monétaires, qui risque de conduire à un renchérissement des taux d’intérêt, le financement de la croissance sera coûteux.

A cela s’ajoutent les difficultés que vont connaître les industries classiques, la stagnation dans le secteur de l’immobilier, l’accalmie du secteur boursier. Reste la demande intérieure. Pourra-t-elle, seule, continuer à tirer la croissance ? Difficile de se prononcer, mais il est clair que l’inflation, qui a aujourd’hui atteint des niveaux que l’on n’avait pas connus depuis 1995 (voir article en page 13), a rogné la capacité des ménages à dépenser (ou épargner) plus.

5,3%, alors, comme prévu par le HCP ? Nous le souhaitons sans trop y croire. Cela dit, la situation est loin d’être catastrophique, s’agissant d’un cycle économique normal. Il suffit que les nouveaux moteurs de la croissance prennent le relais. Hormis les métiers mondiaux du plan Emergence, il faudrait se positionner sur l’ère de l’après-pétrole en investissant les voies des énergies alternatives et profiter de la formidable opportunité de croissance que recèle l’agriculture. Car l’homme aura toujours besoin de manger et les terres consacrées aux cultures se réduisent comme peau de chagrin, à l’heure où 135 millions d’enfants naissent chaque année dans le monde.