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Au Royaume

Les deux temps

quel est le calendrier prévisionnel de la conception du nouveau modèle marocain, sachant que le recours à l’expertise d’un cabinet spécialisé est inévitable ?

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Edito

Où en est concrètement le dossier de la révision du modèle de développement actuel maintes fois débattu ? Invité par la MAP, le chef du gouvernement avait annoncé le 17 octobre dernier la mise en place, dans la semaine, d’une commission multipartite chargée de relever les insuffisances dudit modèle et d’identifier les moyens de le faire évoluer.

Que l’on soit d’accord ou non sur l’opportunité d’instaurer une énième commission, quelques questions s’imposent : Sa création est-elle entérinée ? Si oui, quelle est sa composition ? On peut aussi spéculer sur la nature des éventuelles anomalies qui seront détectées ; bien sûr, en dehors de celles qui sont déjà bien connues, entre autres les inégalités sociales et territoriales et la croissance non génératrice d’emplois.

Il semblerait que les réponses à ces interrogations ne sont pas pour sitôt. Nous apprenons de sources proches de Saâdeddine El Othmani que la mise en place de cette commission a été reportée ; le chef du gouvernement préférant capitaliser d’abord sur le travail accompli en partenariat avec l’OCDE sur la même thématique.

Il est certes du droit du chef du gouvernement, qui vient d’annoncer le lancement imminent d’un débat national, de changer d’approche, de choisir celle qui apporterait de meilleurs résultats, mais il est également de son devoir de communiquer et d’argumenter sur un sujet dont l’urgence est reconnue à l’unanimité aussi bien par le Souverain que par la Banque mondiale, l’OCDE ou le CESE.

Les mêmes sources affirment que, malgré le report de la mise en place de la commission, M. El Othmani a fait de ce dossier une priorité. On ne demande qu’à y croire. Alors, qu’est-ce qui a été fait durant ces quatre derniers mois et quel est le calendrier prévisionnel de la conception du nouveau modèle marocain, sachant que le recours à l’expertise d’un cabinet spécialisé est inévitable? Un cabinet qui sera payé rubis sur l’ongle, et dont le montant des honoraires devrait être inscrit dans la Loi de finances. Au rythme actuel, il est peu probable de voir aboutir ce chantier en 2019.

Dans le monde des affaires, les opérateurs rient jaune en disant que le temps n’est pas le même, qu’il s’agisse d’économique ou de politique ; qu’il y a l’heure du gouvernement et l’heure de l’économie. La confirmation nous vient du chef du gouvernement qui, malgré sa bonne volonté, peine à donner de réels signaux sur sa capacité à faire bouger les choses… rapidement.