Au Royaume
Les banques embellissent leurs comptes pour fin juin
Elles pressent leur réseau pour collecter les dépôts.

Les deux dernières semaines de juin ont été fébriles chez les banques. L’effort commercial des établissements de la place pour collecter des dépôts auprès de la clientèle se fait particulièrement appuyé. Plusieurs directeurs d’agence confient avoir eu des contacts avec leurs directeurs centraux, les enjoignant d’intensifier les démarchages pour inciter leurs clients à accroître leurs dépôts ou en démarcher de nouveaux. Cette animation de la force de vente au niveau du réseau est doublée de campagnes publicitaires qui se font également plus présentes.
La raison de toute cette agitation ? Les banques sont engagées dans une course contre la montre pour porter au plus haut leurs indicateurs commerciaux et embellir in fine leurs comptes semestriels. La manœuvre, bien connue des analystes financiers, qui la qualifient de «window dressing», se renouvelle en fait au milieu et à la fin de chaque année. Son impact en termes chiffrés est manifeste. Sur les quatre dernières années, la croissance de l’encours des comptes à vue d’un mois à l’autre pour toutes les banques commerciales a rarement dépassé les 1,5% quand il ne s’est pas agi de baisse. Mais les mois de juin ont tous été marqués par des hausses notables : +3,37% en 2011, +4% en 2010, +3,11% en 2009 et +3,53% en 2008.
Les progressions d’encours sont plus marquées encore pour les mois de décembre (voir article). Mais comme les banques en arrivent parfois à gonfler artificiellement l’encours de leurs dépôts aux fins d’embellissement de comptes, en mettant notamment à contribution leurs filiales de gestion d’actifs, les fortes hausses d’encours durant la fin et le milieu d’année sont généralement suivies de baisses mécaniques. C’est ainsi que les mois de juillet et janvier ont, à de rares exceptions près, toujours connu des baisses d’encours.
