Au Royaume
Le Sénégal veut naviguer sans Comanav
Ciel gris sur la Société maritime de l’Atlantique (Somat), née de la coopération entre le Sénégal et le Maroc. Le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, a en effet pris la décision de confier la gestion du nouveau bateau destiné à remplacer le Willis, navire affrété par la compagnie pour assurer la liaison Dakar-Ziguinchor (ville du sud du pays), dit-il, «à un consortium de Sénégalais sérieux et financièrement solides». Si cette décision est appliquée à la lettre, la Somat, dont le capital est détenu à 51 % par la Compagnie marocaine de navigation (Comanav), mettra à coup sûr la clé sous le paillasson, sachant que cette liaison constitue à ce jour son activité principale.
Cette annonce faite lors de la réception du nouveau bateau a surpris tout le monde, particulièrement les parents des victimes du Joola (bateau qui avait fait naufrage sur la même ligne faisant plus de 1 800 victimes en 2002). C’est que, depuis la réouverture de la desserte en 2005, tout s’est bien passé en dehors d’une avarie qui a maintenu le Willis à quai entre août et octobre 2007. A la Comanav, on dit respecter le choix du président sénégalais. «Quand, au début, nous avons été sollicités, notre prise de participation était davantage motivée par le désir de développer une coopération Sud/Sud, que par des considérations financières. Nous sommes à leur écoute pour toute autre forme d’assistance technique», est-il expliqué, diplomatiquement.
