Au Royaume
Le mot de trop de Hamid Chabat
Il demande carrément la dissolution du PAM.
Jusqu’où Hamid Chabat, le maire istiqlalien de la ville de Fès, ira-t-il dans la provocation ? Il y a un an, il s’en prenait à l’USFP après avoir accusé Mehdi Ben Barka d’assassinat. En janvier dernier, il outrepassait ses pouvoirs en annonçant sa volonté d’interdire la vente de boissons alcoolisées à Fès et en ayant des accrochages avec des élus du Parti authenticité et modernité. Mardi 4 mai, dans une déclaration accordée au quotidien Assabah, il poussait le bouchon un peu trop loin en demandant la dissolution du PAM accusé des sept péchés capitaux. Dans le lot des critiques on trouve, pêle-mêle, des accusations graves et des reproches parfois farfelus, le tout sans preuves tangibles. Le PAM est ainsi pointé du doigt comme étant constitué sur des bases ethniques et menant une guerre contre les Fassis. Il serait même parmi ceux qui ont renforcé le séparatisme de l’intérieur en tenant des rencontres avec des affidés du Polisario, à Laâyoune. Enfin, le PAM, toujours selon M. Chabat, serait en train de désigner dans les coulisses, à l’heure actuelle, les membres du prochain gouvernement. S’y ajoutent des accusations genre «parti de l’administration», formé de membres mus uniquement par leurs intérêts personnels, ou encore «ayant trop de moyens financiers venus d’on ne sait où». La charge est virulente.
Pourquoi cette hargne ? Ses escarmouches avec le conseiller PAM Abdelaziz Lebbar, qui l’a critiqué lors d’une séance parlementaire, y sont certainement pour quelque chose, mais de là à demander la disparition d’un parti, il y a un pas de trop que l’Istiqlalien a franchi. Acte grave, la dissolution d’une formation politique relève de la justice saisie par le ministère de l’intérieur. Il faudrait en ce sens que M. Chabat apporte les preuves de ses accusations. En entraînant l’Istiqlal, dont il est membre du comité exécutif, dans cette voie, le maire de Fès devient de fait un danger pour le parti lui-même.