Au Royaume
Le Maroc et eux
Ils protestent, donnent l’impression qu’ils vont boucler leur valise à la première contrariété. Les jeunes sont pourtant amoureux du pays, prêt à se donner pour son développement et respectueux des traditions.

Nationalistes, les millennials le sont assurément. A la question de savoir s’ils sont fiers de leur pays, 87% répondent par l’affirmative. Les femmes sont plus nombreuses à exprimer ce sentiment que les hommes. Toutes classes d’âge confondues, on dépasse les 80%. Un bémol : les Marrachis sont plus pondérés : seulement 55% se disent tout à fait d’accord.
Malgré cet enthousiasme général, les sondés sont plus mesurés quand il s’agit d’apprécier le niveau de progrès. Une majorité se dégage mais moins d’un tiers est réellement convaincu que le Maroc avance bien, le tiers est plutôt d’accord et le reste n’est pas du tout convaincu.
Les plus critiques sont les Casablancais dont 42% est dubitatif sur le rythme d’avancement du pays. Ils sont suivis par les Marrachis et les Tangérois dans une moindre mesure. Ils aiment le pays et considèrent en majorité qu’il est agréable d’y vivre (64%). La tendance est identique à celle du précédent point.
Naturellement, les millennials sont d’avis que la vie aurait pu être meilleure s’il n’y avait pas des entraves : 92% de l’échantillon partage cette remarque. Ce niveau est identique, que l’on soit à Casablanca, Agadir ou Fès et quelle que soit la classe d’âge. En dépit de ce mal-être, ils ont l’espoir que l’avenir sera meilleur. A ce propos, on relève moins d’enthousiasme à Tanger et Casablanca, alors que dans toute l’enquête, il les points de convergence entre ces deux villes sont restreints.
A propos de traditions et de la société en général, les enquêtés n’y trouvent rien à redire. Ces facteurs ne constituent aucun poids pour eux, (63%). En quelque sorte, ils ne rechignent pas à s’ouvrir sur le monde extérieur, à adopter les codes des personnes de leur âge, tout en gardant un solide ancrage local. Les CSP AB sont moins convaincus. Ils sont en dessous de la moyenne générale. Il est clair que ce sont des classes beaucoup plus perméables à l’influence extérieure ou, pour être plus nuancé, moins repliées sur elles-mêmes.
Sur l’égalité entre les hommes et les femmes, elles partagent le même sentiment que les autres classes : les choses avancent, assurent l’écrasante majorité de l’échantillon. En définitive, les jeunes ne sont pas aussi critiques à l’égard du pays qu’on le pense. Ils sont fermement décidés à contribuer au développement du pays (95%) et privilégient les produits locaux.
