Au Royaume
Le Maroc adopte une approche globale pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme
Le Maroc adopte une approche globale et multidimensionnelle pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme, respectueuse des droits de l’Homme et soucieuse des exigences du développement socio-économique, a affirmé jeudi à Rome Mme Mbarka Bouaida, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération.

« Le Maroc a pâti du phénomène du terrorisme. Depuis 2003, il a cherché à comprendre les causes qui se cachent derrière ce phénomène avant d’agir en mettant en place une stratégie multidimensionnelle qui englobe aussi bien le champ religieux que les secteurs économique, politique et des droits de l’Homme », a souligné Mme Bouaida lors d’un panel sur « la sécurité en Méditerranée » organisé dans le cadre de la conférence internationale sur la Méditerranée.
Selon Mme Bouaida, les mesures sécuritaires pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme demeurent insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une approche globale et préventive qui prend en considération d’autres initiatives dans des domaines aussi variés que ceux économique, religieux, social, culturel et institutionnel.
C’est dans ce sens que le Maroc a choisi d’agir en élaborant une série de mesures ayant pour but la lutte contre la pauvreté et l’exclusion dans l’objectif de donner plus de confiance et d’espoir aux jeunes et, partant, barrer la route aux extrémistes.
Depuis 2003, « tout un travail de proximité a été fait pour pouvoir redonner confiance et espoir à notre jeunesse », a-t-elle poursuivi, notant que « faire naître un tel espoir ne peut se faire sans actions concrètes sur le terrain ».
Dès lors, a-t-elle rappelé, le Royaume a mis en place l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée en 2005 par SM le Roi Mohammed VI, et visant à lutter contre l’exclusion sociale et la précarité. Cette initiative courageuse a eu un impact positif sur le quotidien des populations défavorisés, notamment les jeunes.
« Quand les jeunes se sentent impliqués, encouragés et incités à plus de créativité, cela leur offre des perspectives d’avenir différentes que celles que pourraient donner des groupes terroristes comme Daech », a fait observer la ministre déléguée.
Après avoir mis l’accent sur les réformes économiques et politiques entreprises par le Maroc afin d’assurer son développement économique et renforcer son processus de démocratisation, Mme Bouaida a rappelé le lancement en avril 2004 par SM le Roi d’une stratégie de restructuration du champ religieux.
Cette restructuration a pour but d’impulser et de renouveler le champ religieux en vue de prémunir le Royaume contre les velléités d’extrémisme et de terrorisme, et de préserver le climat de tolérance qui y règne, a-t-elle précisé, passant en revue les différentes initiatives menées dans ce sens, particulièrement le recensement des mosquées, la formation et l’encadrement des imams.
« On ne peut pas vaincre le terrorisme et l’extrémisme en agissant individuellement et sans une approche globale qui prend en compte tous les aspects de ce phénomène », a-t-elle relevé, avant d’insister sur la consolidation des partenariats entre pays du Sud et du Nord dans divers domaines afin de pouvoir faire face aux défis auxquels est confrontée la région de la Méditerranée, en premier lieu la lutte contre l’extrémisme et la question du développement.
Organisée sous le thème « Med 2015 Rome Mediterranean Dialogues », cette conférence réunit, pendant trois jours, des personnalités de haut niveau de 34 pays, dont des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des leaders politiques, des dirigeants économiques ainsi que des représentants de la société civile et d’institutions internationales.
La séance d’ouverture a été marquée par les allocutions prononcées par SM le Roi Abdellah II de Jordanie, le président du Conseil italien, Matteo Renzi, et M . Giorgio Napolitano, ancien président de la République italien et président d’honneur de l’Institut italien pour les études de politique internationale (ISPI), co-organisateur de cet événement.
