Au Royaume
Le Fonds Mohammed VI entre en scène
La première réunion de son conseil d’administration s’est tenue
fin décembre, marquant son opérationnalisation. Il doit permettre de mobiliser jusqu’à 150 milliards de dirhams d’investissements.
Véritable fer de lance de l’ambitieuse stratégie d’investissement portée par le gouvernement, le Fonds Mohammed VI est désormais opérationnel : jeudi 29 décembre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, a présidé la toute première réunion de son conseil d’administration, en présence de plusieurs ministres et du nouveau directeur général du Fonds, Mohamed Benchaâboun, nommé à ce poste par le Roi en octobre dernier.
C’est ce même Benchaâboun, alors ministre de l’Économie et des finances, qui avait mis sur pied les statuts de ce fonds, en faisant adopter la loi 76-20 portant sa création, conformément aux orientations royales. Dotée de fonds propres de 45 milliards de dirhams (MMDH), dont 15 issus du Budget de l’Etat et 30 à mobiliser auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux, l’entité, créée sous forme de société anonyme, agira comme un «Fonds souverain de référence». Elle doit mobiliser, à terme, en démultipliant ses fonds propres, une enveloppe d’investissement comprise entre 130 à 150 MMDH. Des investisseurs locaux et étrangers potentiels ont d’ailleurs déjà manifesté leur intérêt pour participer au tour de table.
Une large palette d’interventions
En attendant, le modèle organisationnel de l’entité et ses principales règles de gouvernance ont été finalisés et présentés aux membres du conseil d’administration. Un comité d’audit et un comité de stratégie et d’investissement, organes centraux du Fonds, ont été créés, apprend-on du communiqué publié à l’issue de la réunion. A l’ordre du jour, figuraient également le mode de fonctionnement du Fonds, les fondamentaux de son action, ainsi que les domaines d’intervention jugés prioritaires. L’un des points forts du Fonds MohammedVI réside dans la large palette d’outils dont il dispose pour agir. Il peut financer et accompagner les grands projets comme il peut prendre, à travers les fonds sectoriels ou thématiques, des participations dans le capital des PME ou même des entreprises publiques et privées opérant dans les domaines jugés prioritaires. Il peut également contribuer au financement des entreprises via des instruments de financement appropriés (prêts remboursables, quasi-fonds propres…), ou encore contribuer à la conception et à la structuration financière de projets d’investissement.
S’agissant des fonds sectoriels, ils sont au nombre de six : restructuration industrielle, innovation et activités à fort potentiel de croissance, promotion des petites et moyennes entreprises, infrastructures, agriculture et tourisme.
Ses fonds thématiques (ou sous-fonds) seront structurés sous forme d’organismes de placement collectif en capital (OPCC). Ils seront gérés par des sociétés de gestion qui seront sélectionnées prochainement via un appel à concurrence. L’opérationnalisation du Fonds arrive à point nommé pour servir de rampe de lancement au Pacte national pour l’investissement, voulu par le Roi. Ce pacte devra permettre de mobiliser 550 MMDH et créer 500.000 emplois sur la période 2022-2026.