Au Royaume
Le déficit en logements a été ramené à 516 000 unités à fin 2015
Quelque 324 000 unités ont été produites depuis 2012. Le gap devrait encore baisser à 400 000 unités, comme promis au début du mandat du ministre de l’habitat.
L’heure du bilan approche pour le gouvernement. Le ministère de l’habitat livre déjà un aperçu de ses réalisations des cinq dernières années. Nabil Benabdellah s’était donné pour objectif de diviser le déficit en logements par 2 pour le faire passer de 840 000 unités en 2012 à 400 000 en 2016. Le gap ayant déjà été ramené à 516 000 unités à fin 2015, grâce à une production de 324 000 unités (incluant les logements et les équipements), le pari sera bien tenu, a promis le ministre, lors d’une intervention à la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM). Les efforts de résorption de l’habitat insalubre contribuent pour beaucoup dans la compression du déficit, avec en première ligne la restructuration des quartiers non réglementaires et sous-équipés. A lui seul, ce type d’opérations a permis de traiter les cas de 354 000 ménages sur les 5 dernières années pour une enveloppe globale de plus de 7 milliards de DH.
Vient ensuite le programme Villes sans bidonvilles qui a profité à plus de 71 200 ménages de 2012 à 2015. Onze villes supplémentaires ont été déclarées sans bidonvilles, ce qui établit le total à 55 pour une cible de 85. Pour la suite, la voie est bien balisée, à savoir que plus de 60100 ménages devraient bénéficier à moyen et long terme de nouveaux programmes conventionnés.
Des résultats moins satisfaisants dans la production conventionnelle
S’agissant enfin de l’habitat menaçant ruine, près de 9 000 bâtisses ont été traitées en 2013 et plus de 7 900 ont été couvertes en 2014 et 2015. Près de 5,6 milliards de DH ont été dépensés pour cette opération. 22000 unités seront encore traitées en 2016. En tout, la tutelle devrait atteindre un total de 39 000 bâtisses rénovées, ce qui correspond plus ou moins au total à traiter recensé en 2012. Signalons néanmoins que le parc d’habitats menaçant ruine s’est élargi ces dernières années du fait notamment des précipitations.
Si la tutelle s’en est bien tirée sur le volet de la résorption de l’habitat insalubre, on ne peut pas en dire autant de la production conventionnelle, qui dépend, faut-il le dire, en grande partie de l’effort des promoteurs privés. S’agissant par exemple du logement destiné à la classe moyenne pour lequel un dispositif dédié a été mis en place à partir de 2013, ce sont à peine 15 400 unités qui ont été mises sur les rails, ce qui est loin de l’objectif de production annuelle de 20 000 unités.
Outre la résorption du déficit de logements, le département de tutelle avait d’importantes ambitions en matière de mise à niveau des équipements urbains. Le bilan de cette initiative est appréciable. En effet, 62 projets ont été lancés et 51 sont en phase d’étude. La contribution du ministère est respectivement de 7,2 et 5 milliards de DH. Suivra une deuxième génération de 11 projets portant sur les services et équipements de proximité, le renforcement de vocation et d’identité des villes et centres urbains…