Au Royaume
Le Crédit agricole fait une fleur aux agriculteurs
0,5 point de croissance du PIB, voilà ce que devrait coûter à l’économie mondiale l’augmentation de la facture pétrolière en 2005. Depuis janvier dernier, le prix du baril a connu une augmentation de 40%, enregistrant même, début avril, un pic à 58,3 dollars avant de se replier, modérément, aux environs de 50 dollars ces derniers jours. Selon Morgan Stanley, le prix moyen du baril tournera aux alentours de 49 dollars au cours de cette année. Pas de quoi rassurer l’argentier du Royaume qui a établi ses prévisions de croissance sur la base d’un baril à 35 dollars. D’ailleurs, début mai, le gouvernement devrait revoir à la baisse le taux de croissance prévu (3,2%), en tenant compte d’une année agricole médiocre et d’une facture pétrolière qui alourdira le déficit budgétaire.
De fait, en dépit de l’annonce par l’Opep, mardi 19 avril, d’une autre hausse de la production mondiale de 500 000 barils par jour, les analystes ne prévoient pas un retour à l’accalmie, la demande mondiale, qui augmentera de 2,1% par rapport à 2004, maintenant la tension sur les prix.
Premières touchées par cette flambée, les compagnies aériennes. Elles devront s’acquitter de 76 milliards de dollars en achat de kérosène – 20% des coûts d’exploitation -, contre 63 milliards en 2004 (+20%), et à peine 44 milliards en 2003.
Difficile équation pour le Maroc. Une hausse du prix du carburant et du gaz devait déjà intervenir à l’issue du premier trimestre sauf que… l’année étant déjà plombée par un secteur primaire en panne et une industrie déboussolée par la concurrence étrangère, les conséquences seraient dramatiques. Déjà la plasturgie, la chimie-parachimie souffrent d’une hausse sensible des matières premières dérivées du pétrole. En attendant, c’est la Caisse de compensation qui n’en peut plus de supporter le différentiel de prix à la pompe.