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Au Royaume

Le coût du Dialogue social

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«L’Accord social pèsera sur les finances publiques» : tel était le sous-titre d’un article que vous avez publié dans votre numéro du 25 juillet sur le déficit budgétaire, estimé à 6% pour l’année 2004. Ce sous-titre m’interpelle et je me pose la question suivante : «Est-ce que le moment convient pour prendre des engagements sociaux tel que celui-là?».
La décision du gouvernement d’augmenter le SMIG de 10%, et même sur deux tranches, trois ans seulement après la dernière augmentation du même ordre, et étant donné la situation actuelle, constitue à mon avis une erreur économique grave au passif du gouvernement. Ceci démontre clairement qu’il y a un un manque de vision globale et une absence de stratégie qui coiffe les décisions gouvernementales. En effet, les 10% représentent 200 DH par mois donc 2400 DH par an. Cela coûtera 2,4 milliards de DH par an, si on suppose que le nombre de bénéficiaires est d’un million, représentant les salariés du public et du privé. Comme vous voyez, c’est un montant très important, qui correspond aux recettes des quatre dernières années du secteur de la téléphonie mobile. Pour financer ce montant, les établissements et les entreprises marocaines doivent être capables d’assurer une surproduction en termes de valeur ajoutée annuelle de la même valeur (240 millions de dollars pour un million de bénéficiaires ). Et cela, bien sûr, n’est pas possible en l’état actuel des choses. Par conséquent, cette absence de corrélation entre l’investissement additionnel (dû à l’augmentation de 10%)et la production nationale de revenus mettra le Maroc dans une situation inflationniste avec la perte des ressources de l’Etat. A cause de l’absence d’une vision stratégique globale et cohérente.