SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Le coût d’acquisition d’un logement

69% des futurs propriétaires projettent d’acheter un logement construit et 30% envisageant de déménager, pour être propriétaires, voudraient construire leur logement sur un terrain déjà acquis (22%) ou à acquérir (8%).

Publié le


Mis à jour le

architecte

L’enquête Logement montre que 67% des ménages urbains marocains sont propriétaires de leur logement en 2012 contre 63% en 2000, soit une hausse de 3 points en l’espace de 12 années. Une telle évolution qui a concerné pratiquement toutes les régions, a touché toutes les typologies d’habitat. Plus encore, ils indiquent qu’à peine 18% des ménages étaient propriétaires de leur logement antérieur. Ce qui confirme la tendance à l’appropriation du logement, même pour les ménages à faible revenu qui la considèrent comme un placement; la location nécessite une source permanente de revenus. Une telle appropriation s’est faite principalement à travers l’autopromotion (45% des logements sont construits par leurs propriétaires), l’achat auprès d’un particulier (18%), l’héritage (18%) et l’achat auprès d’un promoteur privé (15%). Ces quatre principales modalités d’acquisition ont été suivies de loin par l’achat auprès d’un promoteur public (2%). En outre, il est important de relever que 69% des futurs propriétaires projettent d’acheter un logement construit et 30% envisageant de déménager, pour être propriétaires, voudraient construire leur logement sur un terrain déjà acquis (22%) ou à acquérir (8%). Ce qui dénote d’une demande importante de logement en direction de la promotion immobilière professionnelle, à condition d’adapter les prix d’acquisition et les modalités de financement. A ce titre et en dépit de la difficulté d’évaluation des coûts d’acquisition des logements, les résultats de l’enquête ont dégagé deux caractéristiques principales en la matière. Il s’agit en premier lieu du coût d’acquisition d’un logement au niveau national. Il tourne autour d’une moyenne de 306277 DH en 2012, et varie considérablement en fonction de plusieurs paramètres dont notamment le temps, l’espace et le type d’habitat. Vient en second lieu la valeur d’acquisition moyenne d’une maison marocaine moderne, qui représente la majorité des logements au niveau national, et qui dépasse de loin la barre des 240 000 DH, ce qui confirme le bien-fondé des programmes des logements dont la valeur ne dépasse pas les 250 000 DH. Enfin, pour le financement, on ne peut que souligner l’importance du financement par des fonds propres. Cette source contribue, en moyenne, à plus de 75% du financement des logements au niveau national, et ce quelle que soit la région.

59% des logements urbains au Maroc réalisent une dépense en eau inférieure à 150 DH par mois

Le crédit bancaire qui constitue la deuxième source, derrière les fonds propres, a affiché une faible part (14%), alors que les autres formes de financement sont très marginales.

Il convient de rappeler ici que les dépenses courantes du logement renvoient aux dépenses en eau, électricité, butane et propane, frais versés au syndic, frais d’entretien courant et taxe d’édilité. Ainsi, au niveau national, les dépenses mensuelles moyennes par logement en eau et électricité sont évaluées respectivement à 155 DH et 210 DH en 2012. Par ailleurs et en dépit de la variation enregistrée selon la région, la ville et le type d’habitat, il est important de relever que 59% des logements urbains au Maroc réalisent une dépense en eau inférieure à 150 DH par mois et 39% de ces logements ne dépassent pas la première tranche de facturation définie par les régies de distribution d’eau et d’électricité, soit moins de 150 DH par mois. Aussi, les dépenses mensuelles en butane et propane se situent en moyenne à 113 DH par logement. Et à l’exception de la villa et de la construction sommaire qui se démarquent avec des consommations mensuelles moyennes respectives de 411 DH et 50 DH, on ne relève aucune variation significative en matière de dépense en butane et propane. Les autres formes de combustibles tels que le charbon, bois et autres combustibles sont rarement utilisés au niveau national ; la dépense moyenne par logement est de 45 DH par mois. Il en est de même pour l’entretien courant dont les dépenses moyennes par logement se situent à 91 DH par mois au niveau national. Une telle situation est due principalement au fait que peu de logements réservent un budget à l’entretien courant.

Pour la cotisation au syndicat, elle est évaluée, en moyenne, à 116 DH par mois et par logement au niveau national tout en précisant que l’existence du syndic n’a été relevée que dans 38% des immeubles. De même et en référence aux déclarations des résidents, la taxe d’édilité qui ne concerne que 67% des logements est estimée à 322 DH en moyenne annuelle au Maroc. Enfin, les frais d’assurance qui ne concernent que moins de 5% des logements au niveau national, sont évalués à 1 420 DH par an en moyenne avec une variation allant de 1139 DH pour la maison marocaine moderne à 2 526 DH pour la villa.

Enfin, il est important de noter que l’éventail des dépenses courantes en matière d’habitat est nettement plus resserré que celui des coûts d’acquisition des logements. Un tel résultat montre l’existence d’une grande différence dans l’investissement en matière du logement et d’une plus faible différenciation dans le budget de fonctionnement.

Il exprime également le rapport des ménages marocains aux dépenses d’habitat : minimiser les dépenses de fonctionnement même lorsque le logement acquis possède une grande valeur monétaire.