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Au Royaume

L’Afrique, l’avenir qui commence aujourd’hui

Le discours royal du 20 Août a été dense et entièrement orienté vers l’Afrique.

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«Tu as dû remarquer, cher peuple, que je n’ai pas évoqué avec toi la question de notre intégrité territoriale, celles de l’Afrique ou de tout autre sujet de politique extérieure». Rares sont les analystes qui se sont attardés sur ce passage du discours du Trône. Celui du 20Août vient lui donner tout son sens. C’est un discours dense et entièrement orienté vers l’Afrique. Le Souverain a commencé par rappeler ses tournées dans le continent (29 Etats visités, dont 14 depuis octobre 2016, en plus de 50 déplacements depuis son accession au Trône), avant de revenir sur la nouvelle politique africaine du Royaume. Dans son discours, SM Mohammed VI a fait une référence au gazoduc Nigéria-Maroc et les différentes et nombreuses usines de fabrication de fertilisants, puis au retour du Maroc dans sa famille institutionnelle africaine. Le Souverain a, encore une fois, insisté sur le fait que «le choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique n’a pas été le fruit d’une décision fortuite. Il n’a pas été non plus dicté par des calculs conjoncturels ou des supputations éphémères. Il est plutôt le gage de notre fidélité à cette histoire commune, et l’expression d’une foi sincère dans la communauté de destin qui nous rassemble». Ce choix, affirme SM le Roi, «est également l’aboutissement d’une méditation profonde et réaliste, organisée autour d’une vision stratégique inclusive à long terme, et adossée à une approche graduelle fondée sur la notion de consensus». De plus, ajoute le Souverain, «la réintégration par le Maroc de l’Institution continentale constitue un tournant diplomatique majeur dans la politique extérieure de notre pays. C’est un franc succès pour notre orientation africaine, surtout au regard des obstacles que certains ont tenté de dresser sur notre chemin. C’est aussi une reconnaissance solennelle de la crédibilité dont le Maroc jouit auprès de nos frères africains, et une preuve éloquente de la place privilégiée qu’ils lui réservent dans leurs cœurs».

Sur le même plan, SM le Roi a tenu à remercier les Etats africains qui ont soutenu le Maroc et aussi ceux qui n’ont pas adhéré à la démarche du Maroc mais changeront de position dans l’avenir. Il a parlé de l’Afrique sûre d’elle, solidaire, qui se construit et s’édifie avec ses atouts. Et «ce retour, pour important et décisif qu’il est, n’est pas une fin en soi. Car l’Afrique a toujours été et demeurera en tête de nos priorités. Ce qui importe, en définitive, pour nous, c’est de contribuer à son essor et de servir le citoyen africain». En définitive, affirme le Souverain, «en ce qui nous concerne, l’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui». Dans le même sens, le Souverain a également évoqué l’adhésion future du Maroc à la CEDEAO. Il a en même temps tenu à lever tout amalgame sur la politique africaine du Maroc. D’abord, «quiconque considère que le retour à l’Union Africaine a été la seule et unique motivation derrière tout ce que nous avons entrepris jusqu’à présent montre par là qu’il ne me connaît pas vraiment». Ensuite, «quant à ceux qui, bien qu’au fait de la vérité, s’ingénient néanmoins à colporter nombre de mystifications, notamment que le Maroc débourserait des sommes considérables en Afrique, au lieu de les allouer aux Marocains, il est clair que ce n’est pas l’intérêt du pays qui les guide».

Pour le Sahara, la fermeté du Maroc, visé en 2017, a remis le processus onusien dans la bonne direction, et cela s’est reflété dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU. «Pour 2017, c’est l’année de la clarté par excellence et du retour aux principes et aux termes référentiels retenus pour le règlement de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara. Cette approche ferme et claire a permis de remettre le processus de règlement onusien sur la bonne voie et de barrer la route aux menées qui cherchent à le dévier vers un horizon inconnu», a affirmé le Souverain. La gestion intelligente et sage de la crise d’El Guergarate a été un point saillant en ce sens. Ainsi, «menée à la fois avec sérénité et fermeté, la gestion proactive de la crise d’El-Guergarate a permis, par ailleurs, de faire échec aux tentatives destinées à altérer la situation qui prévaut dans notre Sahara, et de démystifier la chimère entretenue par les ennemis du Maroc autour de supposés ‘‘territoires libérés’’».