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Au Royaume

Laboratoire

D’un côté, les chiffres, de l’autre, les soucis d’efficience. L’INDH aura été un laboratoire de notre capacité à  faire converger les efforts de plusieurs acteurs pour atteindre un objectif. Une leçon pour la régionalisation à  venir.

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Le 18 mai 2005, le Roi Mohammed VI s’adressait à la nation, dans le seul discours, jusqu’à aujourd’hui, qui ne soit lié ni à une fête nationale ni à un autre événement. Prenant acte de la situation sociale dans ce Maroc qu’il aura sillonné maintes fois, le Souverain lançait l’Initiative nationale pour le développement humain. Une idée originale visant à améliorer les indicateurs de développement humain, par le biais de la réduction de la pauvreté, la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale, le soutien aux personnes vulnérables, l’accès aux infrastructures de base et la création d’activités génératrices de revenus. Un énorme chantier pour lequel
10 milliards de DH furent mobilisés sur 5 ans et aussi un défi pour l’Etat.

1er novembre 2010. Le Maroc fait le bilan de l’INDH. 13 milliards de DH mobilisés, 22 000 projets financés et 5,4 millions de Marocains bénéficiaires à un titre ou un autre du soutien de l’INDH. Bilan flatteur à la fois et témoin de l’ampleur des besoins. Pour les citadins que nous sommes, l’image de l’INDH est par exemple celle de ces vendeurs de poissons ambulants qui, grâce à l’initiative, ont pu s’acheter des triporteurs-boutiques tout neufs, proprets et dont la vue inspire confiance, incite à l’achat. Ou encore on peut citer l’exemple, raconté par Mohamed Mohattane, ex-secrétaire d’Etat au développement rural, de cette femme du Maroc profond qui a pu bénéficier de conditions d’accouchement sans risque, grâce à une unité socio-médicale mise en place à Tizarine, dans la province d’Assa-Zag, que nombre de nos concitoyens ne sauraient situer sur une carte.

Mais l’INDH n’est pas que cela. L’INDH a surtout été un véritable laboratoire d’essai qui a permis au Maroc de constater la difficulté quand il s’agit d’entreprendre une action transversale. Car le défi était de faire concilier entre objectifs du développement humain, politiques publiques sectorielles et contraintes régionales. En une phrase, amener plusieurs ministères à collaborer entre eux et faire transformer l’essai par des acteurs locaux en vue de réaliser des projets dont les facteurs clés de succès dépendent de la bonne volonté de tous. C’est là l’apport de l’INDH, l’une de ses faiblesses aussi et que l’on a tenté de corriger tant bien que mal.
Cette expérience, cette courbe d’apprentissage est un mal nécessaire et une aubaine à la fois. Elle va permettre de mieux cibler, mieux atteindre les objectifs d’une INDH II à venir et servir de test à grande échelle de nos capacités à réussir cette régionalisation qui relève avant tout d’une convergence d’efforts.