Au Royaume
La hausse des taux bel et bien effective
La banque centrale l’a constatée sur le terrain !
Il fallait s’y attendre : la raréfaction des ressources du système bancaire et l’aggravation des risques liés à la crise internationale ont tiré les taux d’intérêt débiteurs à la hausse. Même le tassement de la croissance des crédits, qui devait se traduire par une détente du coût de l’argent pour drainer du volume, n’a pas pu atténuer cette tendance. Et les banques ne pourront pas démentir cette fois-ci ce constat comme par le passé, puisque c’est Bank Al-Maghrib (BAM) qui le fait.
La dernière enquête trimestrielle de la banque centrale, arrêtée à fin septembre 2009, montre qu’il y a bel et bien hausse des taux. La moyenne globale, qui englobe les taux appliqués à toutes les catégories de crédits, est passée de 6,25% au troisième trimestre 2008 à 6,53% à la même période de 2009. Dans le détail, le taux des crédits de trésorerie a enregistré une hausse de 35 points de base (pb) sur la même durée pour s’établir à 6,65%. Celui des crédits à l’équipement s’est renchéri de 53 pb, passant à 7,46%. Le taux des prêts immobiliers s’est, lui, élevé à 5,61% contre 5,31% un an auparavant (+30 pb), et celui des crédits à la consommation (distribués par les banques) est passé de 6,66% à 7,22% (+56 pb).
Rappelons que les banques, réunies au sein de leur groupement professionnel (GPBM) avaient discrètement décidé, vers la mi-2009, d’augmenter leurs taux grand public, notamment ceux des crédits immobiliers qui ont été relevés de 50 pb (d’un minimum de 5,07% à 5,57% hors taxe). Seulement, ne voulant pas écorner leur image auprès d’une clientèle déjà malmenée en termes de resserrement de conditions du crédit, elles avaient nié cette hausse que BAM a dévoilée au grand jour.