Au Royaume
La facture des étudiants sahraouis
l’etat paie les transporteurs au bout de quatre années
Après quatre années de démêlés kafkaïens, l’Etat marocain s’apprête enfin à solder une dette de plus de 16 MDH, qu’il devait à trois transporteurs privés.
L’histoire remonte à 1998, quand les autorités marocaines avaient demandé, par le biais de leur gouverneur, à trois opérateurs nationaux de transporter, gratuitement, les étudiants originaires des provinces sahariennes durant la période des vacances scolaires, entre le lieu de leurs études et leurs villes d’origine. Bien évidemment, les transporteurs concernés, et à leur tête la CTM, qui a cumulé une créance de 13 MDH, se virent remercier pour leur geste patriotique et eurent la promesse d’un prompt remboursement. Sauf qu’après quatre années, les arriérés cumulés avaient rendu la facture un peu salée pour ces opérateurs privés dont le mécénat n’est pas l’objet !
Pire encore, se résignant à suspendre cette opération et à revendiquer à bon droit le recouvrement de leurs créances, les trois transporteurs devaient faire face à un imbroglio administratif. Du ministère des Finances à celui du Transport en passant par les autorités locales, qui leur mettaient la pression pour ne pas arrêter leurs «prestations», chaque partie se défaussait sur l’autre de l’obligation de rembourser.
Ce n’est que durant le dernier trimestre 2003, et après des trésors de patience des créanciers, que le ministère des Finances a fini par mettre la main à la poche pour rembourser 60% du montant dû, soit près de 10 MDH. Quant au reste de la créance, il doit faire incessamment l’objet, nous dit-on, d’un remboursement. Mais entre-temps, les créanciers ont dû tout de même passer des provisions, plomber du coup leurs résultats et, surtout, financer le besoin en fonds de roulement correspondant et ce pendant quatre années..
A elle seule, la CTM a cumulé une créance de 13 MDH.