Au Royaume
La COP, et après ?
J-3 pour la COP22. Durant une dizaine de jours, Marrakech rassemblera le gotha mondial sur des questions cruciales concernant l’avenir de notre planète et le legs que nous laisserons aux générations futures.

L’événement est bien entendu une formidable occasion pour donner de la visibilité au Maroc en tant qu’acteur très engagé à l’échelle mondiale sur le sujet de la nécessaire et vitale préservation de l’environnement. Mais fût-elle d’une envergure internationale, la COP22 restera un événement limité dans le temps. Qu’en restera-t-il après ? Qu’apportera-t-il réellement ? Des engagements seront pris aux plus hauts niveaux des Etats du monde mais quid des retombées sur la vie quotidienne du citoyen lambda ?
Certes, au Maroc, depuis quelques années, la question environnementale ne consiste plus en de simples slogans servis aux occasions. Les préoccupations du Maroc pour les questions écologiques sont aujourd’hui traduites dans les faits par des programmes et des plans d’action concrets. Aujourd’hui, l’ambitieux programme de transition énergétique marocain est donné en modèle. L’engagement de notre pays dans des projets solaires et éoliens est à mesurer par la taille des investissements qui y sont déjà et seront injectés pour au moins les dix années à venir : 70 milliards de DH pour les centrales solaires, à l’instar de Noor de Ouarzazate, et 35 milliards de DH pour les parcs éoliens. D’autres actions de moindre envergure mais tout aussi essentielles peuvent être citées dont la dernière en date n’est autre que le coup de poing «zéro mika». Mais comment expliquer que, paradoxalement, dans ce Maroc aujourd’hui engagé, on ne soit pas encore arrivé à régler des problèmes qui, eux, ont des retombées directes sur le quotidien des citoyens comme les déchets, la pollution, le traitement de l’eau… ? Comment expliquer qu’aujourd’hui encore on rejette chaque année quelque 600 millions de mètres cubes d’eaux usées en mer sans aucun traitement ? Comment expliquer que seuls 20 à 30% des déchets sont traités et valorisés au moment où 5 millions de tonnes pourraient l’être chaque année ? Comment expliquer la centaine de décharges sauvages, voire plus, qui continuent de polluer les périphéries des grandes villes ? Pourquoi dans une ville comme Casablanca les décideurs et gestionnaires traînent les pieds pour désamorcer la bombe à retardement qu’est la décharge de Médiouna ?
Ces questions n’ont pas besoin que l’on organise une COP pour les résoudre mais de volonté et de sérieux de la part de nos décideurs et surtout de nos politiciens qui, comme l’avait si bien dit le Souverain dans son dernier discours au Parlement, doivent mettre de côté leur guéguerres et remplir leur vraie mission : servir le citoyen et rien d’autre !
