Au Royaume
La Commission des marchés dit non à Karim Ghellab
Elle refuse la procédure négociée pour un appel d’offres urgent.
L’urgence d’un projet ne justifie pas qu’une administration passe un marché sans appel d’offres. C’est en substance le verdict que vient de rendre la Commission des marchés, à la suite d’une requête du ministère de l’équipement et du transport. Ce dernier, pour l’élaboration d’une campagne audiovisuelle destinée à vulgariser le nouveau Code de la route, demandait, en effet, à ladite commission, placée sous l’autorité du Secrétariat général du gouvernement (SGG), la possibilité de recourir à la procédure négociée et donc de ne pas recourir à un appel d’offres. Le département justifiait cette requête par le caractère urgent, étant donné que le nouveau code entre en vigueur en octobre prochain. La démarche du ministère n’est pas fortuite puisque, en avril, une polémique avait éclaté quand l’agence spécialisée, Obvision, avait été chargée de produire les premières capsules télévisées et radiophoniques qui passent actuellement sur les médias.
Cette fois-ci, le ministre, Karim Ghellab, a préféré jouer la prudence en demandant d’abord l’autorisation de recourir à une procédure négociée. Sauf que les membres de la commission n’étaient pas du même avis, estimant que le marché en question ne répond pas au caractère d’urgence au sens des articles 68 et 69 du décret sur la passation des marchés publics. Une réaction qui peut s’expliquer quand on sait que le marché en question porte tout de même sur un budget conséquent de 30 millions de DH.
La question qui reste posée est de savoir si, d’ici le 1er octobre, le ministère pourra mener à terme sa campagne de vulgarisation.