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La Chine et nous

La Chine est devenue le troisième fournisseur du Maroc. En quoi ? En articles, souvent de mauvaise qualité, parfois dangereux pour la santé.

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A l’issue du premier trimestre 2007, la Chine est devenue le troisième fournisseur du Maroc. Comment décrypter cette information ? D’un point de vue économique, c’est une bonne nouvelle. Les produits chinois sont, dans l’absolu, abordables, les importations sont payées en dollars, dont le cours est faible, et le nombre de citoyens ayant accès à  des biens d’équipement, des vêtements, des produits d’hygiène ou encore des articles de loisirs (jouets, ordinateurs, téléviseurs) est en augmentation.

Ceci pour le bon côté des choses, car il existe aussi une face moins reluisante. Qu’importons-nous de Chine ? En dehors des articles industriels, soumis à  des cahiers des charges stricts, le reste est constitué d’articles de mauvaise, parfois très mauvaise qualité. La durée de vie d’un accessoire de robinetterie chinois vendu chez nous dépasse rarement une année, là  o๠des produits européens peuvent aller jusqu’à  dix ans. Un article d’hygiène comporte de sérieux risques pour la santé des consommateurs, un vêtement est usé rapidement quand il ne provoque pas d’allergies cutanées, à  l’instar de ces millions de montres qui entrent légalement au Maroc, un jouet pour enfants est dangereux : soit il se brise rapidement, exposant à  l’écorchure ou à  l’ingestion de petits morceaux, soit il est constitué de matières (plastique et peinture) nocives pour la santé, enfin, une pièce de rechange pour l’automobile est tout simplement un catalyseur d’accident. Le pire est que, quand le citoyen veut payer plus pour avoir une meilleure qualité, il n’a pas le choix : les articles chinois de mauvaise qualité ont évincé le reste. Qu’est-ce qui sous-tend une telle attitude ? Quel est le rôle de l’Etat en la matière ? Jusqu’o๠le contrôle est-il poussé ? Le citoyen aimerait bien avoir des réponses à  ces questions. L’idée qui veut que l’accès au bien prime, dans un premier temps, sur la qualité est pernicieuse. C’est un danger pour la santé et une fausse économie pour les gens qui sont obligés de renouveler leurs articles fréquemment.

Pas assez grave ? Ajoutez à  cela la contrebande et la contrefaçon, dont les articles envahissent nos rues, au vu et au su de tous. Récemment, un faux sirop pour la toux a fait 100 morts en Amérique latine. La même substance a été retrouvée dans de fausses marques de dentifrices au Canada. Question : combien de savons, dentifrices et autres produits trouve-t-on dans nos kissariate ? La Chine, c’est bien, mais le contrôle, c’est encore mieux.