Au Royaume
La chasse au gaspillage est ouverte
Le retour au-devant de la scène de l’affaire des voitures neuves pour le gouvernement nous ramène au débat sur les dépenses de l’Administration. Aujourd’hui, comme le reconnaissent des sources gouvernementales, l’Etat est incapable de connaître avec exactitude l’étendue de son patrimoine. Mais il semble que la situation ne durera pas longtemps.
L’exemple vient d’ailleurs du ministère des Finances où un inventaire exhaustif des immobilisations a été fait depuis longtemps. «Nous connaissons aujourd’hui avec exactitude tout ce que possède le ministère, y compris le mobilier», explique un haut cadre à la direction des affaires générales dudit ministère, révélant qu’au passage l’opération d’inventaire, qui a duré plusieurs mois, a permis de découvrir des situations anormales. C’est le cas de locaux pris en location sans être exploités, du mobilier inutilisé, des articles stockés alors qu’ils sont bons pour la casse. Mais il semble que la situation a été nettement assainie depuis. Le ministère a résilié les baux inutiles et réformé plusieurs milliers d’articles. Un autre effort, nous dit-on, a été fourni au niveau des dépenses comme le papier, les fournitures de bureau… Quant à la note de téléphone, des sources ont révélé à La Vie éco qu’elle a baissé de manière drastique. Grâce à un système de sélection directe à l’arrivée (SDA), qui permet, entre autres, d’éviter les temps d’attente au niveau du standard mais surtout de suivre à la trace tout appel, la facture est aujourd’hui de 4 millions de DH par an alors qu’elle frôlait structurellement les 10 millions de DH.
Tout cela a fait apparemment des émules. Plusieurs départements comptent s’y mettre eux aussi en s’inspirant de ce qui a été fait au ministère des Finances. Il était temps, car, du côté de la Banque mondiale, on commençait à se poser des questions sur le sort du prêt accordé à l’Etat marocain, depuis longtemps, pour financer le programme de réduction des charges de l’Administration.