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Au Royaume

Khalid Saà¢di, PDG, fondateur de Microchoix

Il a créé sa propre affaire après avoir travaillé pour un grossiste de matériel informatique en France. Après 6 ans d’activité, Microchoix réalise un chiffre d’affaires de 100 MDH.

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Un homme d’affaires accompli est celui qui fait réaliser de bonnes affaires à sa clientèle, voilà l’intime conviction de Khalid Saâdi, patron et créateur de Microchoix. Même si, insiste-t-il, il a toujours su qu’il est fait pour les affaires, il a néanmoins tenu à faire des études poussées et a aiguisé son flair en travaillant pour les autres, d’abord en France puis au Maroc.
C’est à Meknès où son père, fonctionnaire, était en poste comme policier qu’est né Khalid Saâdi en 1966. Par la suite, la famille va quitter la cité ismaélienne pour retourner à Oujda et c’est là qu’il fait ses études primaires et secondaires. Avant de terminer son deuxième cycle, il rencontre une directrice de lycée qui va lui ouvrir de nouveaux horizons. Grâce à son aide, il obtient un titre de séjour en France, à l’époque réservé aux seuls bacheliers qui veulent s’inscrire dans une université de ce pays. C’est à Paris qu’il va passer son bac «D» (sciences expérimentales) en 1985. Le deuxième coup de pouce est la bourse française qui va financer ses études en commerce international dans une école privée agréée par l’Etat car, explique-t-il, «à ce moment-là, la plupart des instituts et écoles de commerce étaient débordés et par ce système, on arrivait à trouver de la place pour tout le monde».
Khalid Saâdi obtient son diplôme en 1989 et choisit de rester en France. Pour commencer, il trouve un emploi dans une société de catering où il n’est qu’un simple commercial qui démarche les clients, se rappelle-t-il, car les contrats se négociaient au niveau supérieur.

Ses atouts : du flair, mais aussi le sens des affaires

Par la suite, il va se faire embaucher par un grossiste en matériel informatique, la société Métrologie. C’est là qu’il apprend tout sur cette activité et s’initie aux techniques de marketing commercial pour devenir le vendeur d’élite qu’il est. Khalid Saâdi a donc pris le temps de se faire la main. Chez Métrologie, il est chargé des ventes sur l’Hexagone et son patron ne croit pas pouvoir trouver d’autres marchés. Khalid Saâdi lui prouvera le potentiel du marché du Maghreb et du Moyen-Orient à travers une étude qu’il réalise lui-même. C’était en 1996. Pas trop convaincu, son patron le laisse faire, néanmoins. Dès les premières semaines, Khalid Saâdi réalise sur les nouveaux marchés un chiffre d’affaires de 3 millions de FF et termine l’année avec 40 millions de FF. L’idée de monter sa propre affaire dans le domaine avait déjà commencé à germer dans sa tête. Pourtant, il reste avec le grossiste Métrologie jusqu’en 1999, date à laquelle il décide de se jeter à l’eau sans l’aide de personne. Il crée Microchoix, une société de droit français de vente en ligne, avec le capital minimum légal de 90 000 FF. Au début de la montée en puissance du web et des métiers qui élisent domicile dans la toile, il va faire jouer l’interface entre les grossistes et les particuliers.

Il prévoit de coter son entreprise à la Bourse de Casablanca en 2014

L’affaire marche dès le départ. Microchoix dispose de près de 20 000 références, tout en s’épargnant une mobilisation de ressources financières en stock. Et pour cause, il va travailler pratiquement à la commande, en s’appuyant sur les autres grossistes qui ne demandaient pas mieux que de placer leurs articles, pourvu qu’ils fassent du chiffre, même en versant des commissions.
Mais le succès n’empêche pas Khalid Saâdi de songer à revenir au pays. Naturellement, c’est Oujda, ville où il a ses attaches, qu’il ouvre, en 2004, le premier magasin de Microchoix Maroc, société qu’il a créée avec un capital de 280 000 DH. On ne donnait pas cher de sa peau à travers une question qui lui était souvent posée : «Comment veux-tu faire des affaires dans cette région minée par la contrebande et le faible pouvoir d’achat ?». Il tient bon et recrute une dizaine de personnes. Dès la première année pleine (2005), il réalise un chiffre d’affaires de 10 MDH. Il vend en direct  et est même parmi les premiers distributeurs à importer les écrans LCD pour ordinateur, par exemple, ou encore à ouvrir un site marchand sur le web. Il est si sûr de sa bonne étoile que, dès 2005, Microchoix s’installe à Casablanca, puis à Rabat, en 2006. Et sans coup férir, la saga continue avec les magasins de Marrakech, Fès et Tanger, sans oublier deux autres à Casablanca. En quelques années, ce sont donc 7 magasins Microchoix qui ont ouvert leurs portes au Maroc, l’effectif n’est pas loin de 100 personnes et le chiffre d’affaires devrait atteindre 100 MDH en 2010. Entretemps, Khalid Saâdi a fait de la société de droit français, qui a réalisé en 2006 un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, une centrale d’achat et concentre l’activité sur le Maroc. Et il n’est pas le seul à croire à la pérennité de l’entreprise puisque le Fonds d’investissement de l’Oriental (Firo) a pris une participation de 30% dans son capital, pour 20 MDH. C’est grâce à cela que Microchoix finance son développement et ce n’était qu’un début car Khalid Saâdi envisage une très probable ouverture du capital à d’autres actionnaires d’ici la fin de l’année en cours. Son grand projet ?  S’investir dans une offre dédiée aux seules entreprises, collectivités, administrations et grands comptes. Il s’en explique : «D’abord, c’est un créneau qui a un très grand potentiel. Et puis, il était normal que nous envisagions une offre dédiée à ce créneau, comme cela se fait partout ailleurs».
Et la Bourse ? Le patron de Microchoix ne réserve nullement sa réponse : l’entreprise fera certainement le pas en 2014. En effet, pour lui, il est normal de continuer à assurer le développement en trouvant de nouvelles ressources, même si l’essor de l’entreprise pourrait l’assurer, en grande partie, par ses propres moyens.