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Au Royaume

Insupportables supporteurs

Après coup de Mr Et-Tayeb Houdaifa.

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rub 16419

Au baisser de rideau du duel au sommet entre le Wydad et le Raja, les pro-rouges, en chœur, ne décoléraient pas contre Badou Zaki. Ils lui auraient fait, sans doute, passer un très mauvais quart d’heure s’il n’avait eu la prudence de se terrer sous bonne garde. Du reste, des âmes charitables ne se sont pas privées du plaisir de lui dire ses quatre vérités, par voie médiatique. Souvent sans prendre de gants, réclamant l’éviction immédiate de cet entraîneur la veille adulé. Quel abominable crime Zaki aurait-il commis pour se retrouver ainsi désigné à la vindicte publique ? Il aurait, clame-t-on, «contribué» à la victoire du Raja en opérant des choix tactiques aberrants. C’est oublier que le football n’est pas une science exacte et qu’aucun technicien, si inspiré soit-il, n’est à même de déjouer les caprices du ballon, qui ne roule pas toujours dans le sens prévu. Mais la foule vengeresse n’a que faire de ces considérations ; son honneur est flétri, et il lui faut un bouc émissaire pour laver l’affront essuyé face à l’ennemi juré rajaoui. Il serait stupide de la part du Wydad de se séparer de Zaki, comme l’y poussent ses supporteurs, à quatre stations du terminus. Sait-on jamais, tant les supporteurs semblent dicter leur loi, à laquelle les dirigeants sont forcés de se plier. A ce jeu pervers, les autoproclamés fans du Difaâ d’El Jadida ont décroché la timbale. Ils avaient considéré Jamal Sellami comme un sauveur, lorsqu’il hissa leur équipe chérie à la deuxième place du précédent championnat, ils le portèrent en triomphe quand elle remporta le titre de champion d’automne, mais quelques mois plus tard, parce que le mécanisme s’enrayait passagèrement, ils ourdirent sa mise à l’écart, à cinq étapes de la course au sacre. Grotesque !