Au Royaume
IMMOBILIER : Le marché du locatif reste dynamique
Les Marocains ont toujours préféré être propriétaires de leur logement, mais dans les conditions actuelles du marché, la location constitue une alternative intéressante à étudier. L’axe Rabat-Casablanca et Tanger sont les régions les plus dynamiques, contrairement aux villes touristiques.

S’il y a une donne qui a toujours caractérisé le marché immobilier au Maroc, c’est que les Marocains préfèrent l’acquisition plutôt que la location. Mais cette situation semble changer depuis quelques années. La hausse des prix durant les années fastes avait freiné les transactions dans plusieurs villes. Et même après la crise qui s’en est suivie et qui s’est accompagnée d’une correction des prix, les acheteurs potentiels ne semblent toujours pas près de sauter le pas. Tous les acteurs du marché immobilier le confirment. Qu’ils soient promoteurs, agents immobiliers, notaires ou autres, tous s’accordent à affirmer que le calme plat règne sur le marché, à quelques exceptions près.
Du coup, nombre de clients ont changé de vision et se sont orientés vers la location, le temps que le marché se régule. «Certains espèrent une baisse supplémentaire des prix, d’autres attendent que le mouvement vers l’achat se confirme…, chacun a ses raisons. Toujours est-il, une certaine frilosité a pris place et ne semble pas vouloir se dissiper rapidement», rapporte un promoteur immobilier à Casablanca. Le même constat prévaut du côté des propriétaires. Mis à part certains qui acceptent de vendre à des prix bas pour liquider leurs actifs, les autres proposent désormais leurs biens à la location, préférant ainsi engranger un rendement locatif plutôt que de laisser le logement vacant.
Toutefois, cette tendance n’est pas constatée dans toutes les villes, surtout que depuis 2 à 3 mois, le marché commence à connaitre une certain reprise des opérations d’achat.
En tout cas, le marché immobilier au niveau de l’axe Rabat-Casablanca, qui est, soit dit en passant, le plus dynamique de tout le Maroc, enregistre certaines transactions certes, mais la location y reste assez prépondérante. «C’est normal quand on sait que la location peut rapporter un rendement assez intéressant compris entre 5% et 6% pour les appartements», explique notre source. Il est à noter que certains groupes immobiliers, comme Soft Group essentiellement, ont bien compris l’intérêt que recèle le marché locatif et se sont lancés dans la production de biens résidentiels et professionnels destinés à la location. «Sachant qu’il offre une rentabilité certaine, d’autres groupes immobiliers sont en train de s’orienter vers ce business», ajoute le promoteur.
Il est vrai que dans les autres villes, à caractère touristique notamment, le marché est toujours atone, que ce soit à l’achat ou à la location. Mais, pendant cette période, le marché à la location devient plus dynamique. En effet, l’arrivée du Ramadan, conjuguée à l’approche de la saison estivale, contribue à activer le marché locatif. «On note une demande assez importante sur la location actuellement à Marrakech. Mais ce constat reste ponctuel, lié essentiellement à cette période. Autrement, le marché demeure très calme sur toute l’année, mis à part quelques opérations de très court terme de 4 jours en moyenne», explique un agent immobilier à Marrakech.
En revanche, à Fès, le marché tourne à vide. Aucune demande à la location n’est exprimée, encore moins à l’acquisition, en dépit du nombre de projets immobiliers que compte la ville. Et comme précisé dans l’article concernant la région de l’Oriental, la location dans cette zone est presque inexistante. Les clients préfèrent attendre plutôt que louer, ou encore optent pour l’autoconstruction. Il faut dire aussi que la notion du temps n’est pas la même dans cette région que dans les autres. «Les gens ne sont pas à l’affut des opportunités et ne sont pas en recherche active. Ils peuvent prendre leur temps pour se procurer un lot de terrain et construire leur maison», ironise un promoteur.
Tanger, pour sa part, essaye de coller au mouvement orienté vers la location que connaissent les villes de Casablanca et Rabat compte tenu du nombre de projets à caractère économique qui y voient le jour.
In fine, dans les villes où le locatif se développe de plus en plus, promoteurs et agents immobiliers n’excluent pas une hausse des prix à la location. «On est dans un pays où les opérations de location sont réalisées à des prix très abordables. Un appartement de 100 à 120 m2 peut être loué en moyenne à 7 000 DH dans un quartier très bien fréquenté à Casablanca. Une augmentation des prix de la part des bailleurs peut être envisageable dans ces conditions», conclut notre promoteur à Casablanca.
