Au Royaume
IMMOBILIER : La promotion immobilière se développe timidement dans la région de l’Oriental
Bien que la région soit attachée culturellement à l’auto-construction, les promoteurs réalisent de plus en plus de projets immobiliers, tous segments confondus. Le logement économique et social est prédominant.

Le marché de l’immobilier dans la région de l’Oriental mérite une attention particulière. Il évolue dans une zone qui n’est pas à caractère administratif, encore moins économique et qui est peu touristique. Du coup, le marché répond à toutes les logiques, est impacté par un ensemble de facteurs et est l’objet de mutations diverses. «Sur ces cinq dernières années, le prix de l’immobilier a beaucoup baissé», confirme Abdenbi Biioui, président du Conseil de la région de l’Oriental, avant d’ajouter: «Malgré cela, la demande connaît un tassement sans précédent. Beaucoup de logements restent vacants actuellement, et les clients potentiels n’affichent pas de volonté pour concrétiser leurs intentions d’achat». Le secteur est visiblement plongé dans une crise qui a bien pris ses racines et ne semble pas s’en sortir de sitôt. En tout cas, avec ses 358 827 unités, le parc de logements en milieu urbain dans la région représente 7% du parc urbain national, sachant que le besoin exprimé s’affiche à 107 200 unités selon l’enquête du ministre de l’habitat et de la politique de la ville réalisée en mars 2016.
Au moment où les grandes villes du centre du pays ont vu la multiplication de projets immobiliers, tous types confondus, sur les 10 dernières années, et l’augmentation du nombre de promoteurs immobiliers, grands et petits, la région de «l’Oriental reste encore attachée aux lots et à l’auto-construction», explique Iqbal Kettani, directeur délégué de la FNPI. En 2016, la région a enregistré 2 750 logements autoconstruits, achevés et ayant obtenu le permis d’habiter, sachant qu’un peu plus de 5 700 sont en cours de construction, selon les chiffres communiquées par le Conseil de la région. Il n’empêche que la promotion immobilière commence à prendre place dans cette zone. En effet, ils sont plusieurs à s’intéresser à la région pour réaliser des projets ; sauf que ces derniers portent dans leur majorité sur des logements économiques et sociaux. En effet,
3 144 unités de logements de ce segment ont été achevées en 2016, dont
2 144 concernent des logements conventionnés à 250 000 DH, construits et achevés, ce qui représente près de 50% du total des unités produites au titre de l’année dernière (6 334). Le reste, soit 614 unités, concerne la restructuration et 386 des lots de terrains. Même si ce type de logements caractérise fortement la région, ceci n’a pas contraint certains promoteurs à investir dans le moyen et haut standing puisque 709 biens immobiliers ont été produits et 104 lots de terrains pour la construction de villas, achevés. Pour leur part, les unités mises en chantier ont totalisé 26 427, dont 96% concernent l’habitat économique et social.
Dans cette part, seulement 180 logements sont effectivement mis en chantier et portés par le secteur privé, alors que 24 000 sont destinés à la restructuration et le reste est réservé aux lots de terrains. Parallèlement, les biens immobiliers de moyen et haut standing mis en chantier sont au nombre de 717 dont 24,7% de logements à construire et 540 de lots. Aussi, on dénombre 60 villas, en totalité sous forme de lots à l’initiative du secteur privé. Quoi qu’il en soit, le secteur tend vers une diversification en terme de logements disponibles. Et les professionnels ambitionnent de structurer le marché. D’ailleurs, une association des promoteurs immobiliers a même vu le jour récemment à Oujda. Au final, «la région serait plus attractive si d’autres pôles industriels et économiques y sont développés. Il faut dire que certains projets sont en cours de réalisation. Ce qui sera à même de capter les ménages et les professionnels en quête d’emploi et donc de logements», conclut M. Kettani.
[tabs][tab title = »73% du parc sont constitués de maisons marocaines modernes« ]Dans la région de l’Oriental, 80% de logements sont occupés à titre de résidence principale et près de 14% ne sont pas occupés, soit parce que ce sont des logements secondaires, en cours de commercialisation, ou encore constituent des résidences principales de MRE. L’essentiel des logements dans cette région est constitué de maisons marocaines modernes à hauteur de 73%. La maison traditionnelle, elle, représente une part de 11% au moment où les appartements captent une part de 4,7% et les villas 4,1%. Il faut savoir que l’habitat sommaire est assez présent dans la région, puisqu’il représente 6,2%. Comme les habitants de la région ne sont pas portés sur la location, la part des locataires atteint 22%. En face, 63% des occupants sont propriétaires. Par ailleurs, 3,5% disposent de logements de fonction et 11,5% sont logés gratuitement. Il faut savoir que le parc logement est assez vieux, puisque 44% des logements ont un âge compris entre 20 et 49 ans et 16, 2% ont plus de 50 ans. Les biens immobiliers de moins de 10 ans représentent 12,4% alors que ceux qui ont entre 10 et 19 ans constituent 12,4%.[/tab][/tabs]
