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Au Royaume

Il y a un autre Maroc !

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Il est étonnant, voire décevant de constater que la presse écrite marocaine reste dangereusement cantonnée dans un espace géographique qui se réduit à quatre ou cinq villes, comme si elles représentaient l’essentiel de l’activité du pays. Comme tout le monde le sait, il y a un autre Maroc, le Maroc profond, le Maroc rural, démuni. En dehors des principales villes, il y a des citoyens dans d’autres régions qui créent des entreprises, qui créent des emplois, qui exportent, qui créent des richesses…Paradoxalement, ce sont ces gens-là qui ont le plus besoin qu’on en parle, qu’on les mette en valeur et pas uniquement les personnes, toujours les mêmes, qu’on retrouve pratiquement dans tous les supports. Le Maroc a besoin aujourd’hui d’une mise en valeur de ses compétences, sans distinction aucune. Vous devez, dans la presse écrite, faire preuve de plus d’imagination en allant dénicher ces personnes qui travaillent dans l’ombre pour les faire connaître. Le même état d’esprit, on le retrouve au niveau du choix des thèmes et des sujets. Combien pensez-vous qu’il y ait de personnes en mesure de comprendre les débats de la presse sur la laïcité, le modèle sociétal du Maroc, le rôle des élites… Je ne pense pas qu’elles soient nombreuses. C’est bien de parler de sujets «élitistes», cela fait intellectuel. Mais ce n’est pas uniquement de cela que nous avons besoin aujourd’hui. La construction du Maroc que nous voulons ne peut se faire sans les médias et plus particulièrement la presse écrite. Faire avancer notre pays nous impose de n’oublier personne. Et c’est une des missions de la presse : jouer le rôle de courroie de transmission entre les différents acteurs du pays : Etat, simple citoyen, société civile, partis politiques… Plus qu’une mission, c’est un devoir national.

Abdelhak Khaldi Universitaire