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Les partis, à de rares exceptions près, ne travaillent pas. Ils ne produisent pas, n’encadrent plus et ne se prononcent pas non plus. Ils sont le mal nécessaire qui accompagne la démocratie.

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Au cours du troisième trimestre 2002, pensant faire œuvre utile, à la veille des législatives, La Vie éco avait publié des dossiers sur les partis politiques en lice. Entre autres, il était demandé aux responsables de partis de dévoiler leur programme. L’éventail des réponses fut très large, mais il peut être ramené à deux options. Soit ils n’en ont pas, de programme, soit ils versent dans les promesses vagues : «réduire la fracture sociale», «baisser le taux de chômage», «pousser l’investissement»… Mais encore, comment, quoi, de quelle manière ?
Concrètement, quelles réflexions, quelles propositions les partis politiques apportent-ils aujourd’hui pour la résolution des grands problèmes de l’heure ? Ont-ils entamé un travail de recherche sur les moyens de résorber le chômage, les leviers de la relance de l’investissement ou encore les actions les plus efficaces pour lutter contre la corruption ? Non. Comme souvent, l’initiative vient d’ailleurs.
Pourtant, ce n’est pas faute de disposer de «matière grise». Le monde partisan compte des docteurs, d’éminents chercheurs et de brillants managers et ingénieurs qui peuvent, à tout le moins, proposer de véritables axes de changement.
L’argument brandi systématiquement est qu’il faut être aux commandes pour pouvoir apporter une réponse concrète. Dans ce cas, pourquoi les partis se rappellent-ils de temps à autre au bon souvenir du gouvernement en affirmant que ce dernier fait fausse route ? Comment le savent-ils ?
En vérité, il n’est pas nécessaire d’être aux commandes pour proposer des solutions viables. Il suffit d’avoir la volonté de faire un travail d’analyse approfondi, complété par des observations de terrain. Il n’est que de voir, par exemple, le document de travail produit, il y a quelques mois, par des chercheurs de la fondation Abderrahim Bouabid, sur la modernisation de l’action publique. Quel est le ministère ou le gouvernement qui refuserait d’ouvrir ses portes aux militants d’un parti animés de la volonté de donner un coup de main ?
Non, la réalité est que les partis, à de rares exceptions près, ne travaillent pas. Ils ne produisent pas, n’encadrent plus et ne se prononcent pas non plus. Ils sont un mal nécessaire puisqu’il n’y a pas de démocratie sans partis. Comment, dans ce cas, peuvent-ils espérer un jour retrouver leur crédibilité ?.

Com’ese

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