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Au Royaume

Hémorragie !

Sans les décisions malheureuses, prises sans concertation dans le cadre du dialogue (sic) social,
ce sont plus de 10 milliards de DH annuels
qui auraient été économisés par le Budget.

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Entrée en vigueur le 1er janvier, la Loi de finances 2005 sera marquée par un déficit budgétaire élevé, si l’on ne tient pas compte des apports de la privatisation, par définition conjoncturels.
Cette situation a fait l’objet de nombreux commentaires dans nos colonnes et l’on sait à quel point les différentes contraintes, telles que le service de la dette, laissent peu de marge de manœuvre au gouvernement.
Mais il est un domaine dans lequel le gouvernement aurait pu agir, depuis plusieurs années déjà, pour limiter les dépenses : la masse salariale de la Fonction publique.
En 1996, la masse salariale était de 33,3 milliards de DH, pour une richesse intérieure (PIB) de 320 milliards de DH. En 2005, elle sera de 59 milliards de DH pour un PIB de 480 milliards de DH. En une décennie, elle est passée de 10,4% à 12,8% du PIB. Tandis que le PIB a crû de moitié, la masse salariale a doublé. Désormais, le huitième de toute la richesse produite dans le pays sert à payer des salaires de fonctionnaires.
Avec cela, il ne faut pas s’étonner que le Budget de l’Etat ne soit plus un instrument de politique économique.
Quand les textiliens ont des problèmes, des membres du gouvernement leur disent qu’ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Ce qui n’est pas totalement faux. Depuis le milieu des années 80, on tient aux milieux d’affaires un discours de responsabilisation et de rigueur.
Mais l’Etat est loin de donner l’exemple. Il emprunte alors qu’il est endetté ; il recrute alors qu’il est en sureffectif ; il augmente les salaires alors qu’ils représentent près de 60% des dépenses de fonctionnement ; il accroît ses dépenses alors qu’il est déficitaire ; et pendant de nombreuses années il n’a pas payé les cotisations patronales au titre de la retraite de ses salariés ce qui, dans le privé, aurait valu des poursuites pénales à n’importe quel patron. La situation est telle qu’elle rend crédibles les rumeurs (infondées) de nouveau programme d’ajustement structurel.
Le gouvernement actuel fait bien des efforts mais sa gestion de la masse salariale de la Fonction publique est un échec. Sans les décisions malheureuses, prises sans concertation dans le cadre du dialogue (sic) social, ce sont plus de 10 milliards de DH annuels qui auraient été économisés par le Budget. Arrêtez l’hémorragie!