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Gouvernement aux députés : Si vous n’êtes pas d’accord, changez la loi !

Une parade pour contrer les questions des parlementaires.

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2012 Benkirane PJD 2012 05 21

Le gouvernement a trouvé la parade pour retourner les questions des parlementaires contre eux. Dans la très attendue séance des questions orales du lundi 14 mai, le chef du gouvernement a défié les parlementaires de lui proposer un texte de loi ou lui présenter un jugement de la justice administrative pour recruter, sans concours, les diplômés chômeurs signataires du PV d’entente avec l’ancien gouvernement. M. Benkirane est même allé jusqu’à proposer de supporter les frais de justice si une plainte était déposée en ce sens.

Il a ainsi ouvert une brèche que son ministre de la justice s’est empressé d’exploiter. Interpellé par les députés du PAM sur la légalité du procès intenté au jeune rappeur Mouâad Belghouat (El Haqed), condamné le 11 mai à un an de prison, il a défié les députés de faire voter une proposition de loi permettant un certain laxisme face aux propos portant atteinte à l’inviolabilité de la personne du Roi et à la sacralité de la religion. Le message est clair : vous voulez que le gouvernement agisse dans le sens qu’il juge contraire à la loi ? Changez la loi.

Ce qui est, semble-t-il, une parade pour éviter les questions gênantes des députés et en même temps un appel aux parlementaires pour s’acquitter d’un autre aspect de leur mission, la législation. Car, depuis l’entrée en fonction de l’actuel Parlement en décembre dernier, les députés n’ont déposé que trois propositions de loi. La première en date a été déposée par le groupe de l’UC, la seconde par l’USFP et la troisième par l’Istiqlal. Cela ne veut pas dire que toute proposition déposée sera votée, mais c’est désormais un droit constitutionnel expressément accordé aux parlementaires, notamment ceux de l’opposition.