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For Women In Science : les cinq lauréates maghrébines le valent bien…

Le programme FWIS honore, depuis 24 ans, les femmes chercheuses. Objectif : encourager les jeunes femmes et leur donner des modèles inspirants. 

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L’ambiance bon enfant et animée des salons de l’hôtel Le Casablanca n’a pas sorti les cinq lauréates de la Bourse For Women In Science 2022 de l’Unesco et Groupe l’Oréal, de leur bulle. Une bulle scientifique hermétique aux discussions de l’assistance à propos des premières pluies ou encore des exploits de l’équipe nationale au Mondial 2022. Sérieuses, pointues et précises, elles restent concentrées sur leurs projets de recherche sur les maladies, en biologie ou encore le changement climatique et qui ont remporté une bourse de 10 000 euros destinée à financer la poursuite des recherches, la publication d’articles et la participation à des conférences et congrès internationaux.

Deux Marocaines, deux Algériennes et une Tunisienne. Elles honorent la science et leurs pays. Lamiae Khattabi, Sara Mekkaoui, Sara Benazzouz, Rima Ouchene et Yathreb Yagoubi font désormais partie des 80 femmes chercheuses du Maghreb qui ont bénéficié de cette bourse décernée annuellement, depuis 2009, suite à l’extension du programme For Women In Science au Maghreb. Il est rappelé que son lancement au Maroc s’est fait en 2006.

Ces jeunes femmes qui ont derrière elles en moyenne 10 à 12 ans d’études et de recherches scientifiques ont mis, il faut le reconnaître, entre parenthèse leur vie privée, (sauf la tunisienne, Yathreb Yagoubi, mariée et maman de deux enfants)  pour « contribuer au développement de la science et de l’innovation dans des domaines différents. C’est un travail de longue haleine et un chemin semé d’embûches mais qui vaut le coup », dit Lamiae Khattabi doctorante chercheuse de la Faculté des Sciences de Ben M’sick de Casablanca dont le travail a permis la mis en place d’une application web contenant 800 phyto-composés de plantes aromatiques et médicinales pour la découverte de  médicaments assistée par ordinateur. Des traitements pour les maladies chroniques notamment les cardiovasculaires.

Outre leur engagement et leur amour pour la recherche scientifique et la promotion des femmes dans ce domaine, les cinq lauréates partagent également le même rêve : déposer des brevets scientifiques et en faire profiter d’autres laboratoires à travers le monde.

C’est pourquoi Sara Benazzouz, chercheuse à l’université Boumedienne à Alger, a fait une partie de ses recherches en Suisse. « Les travaux de recherche ont démarré, après mon doctorat, à Alger et j’ai effectué des stages en Suisse pour pousser plus loin et faire avancer la recherche. Mon objectif est de découvrir une nouvelle molécule pour une thérapie curative et préventive aussi en allergologie ». Une nouvelle thérapie importante « qui serait un miracle pour la guérison des enfants des maladies partout dans le monde », explique S. Benazzouz.

Rima Ouchene, la deuxième lauréate algérienne, a pour objectif de développer de nouveaux agents antimicrobiens pour lutter contre les microorganismes multi-résistants.

De son côté, Yathreb Yagoubi de la Tunisie, planche sur les défis de l’agriculture et en particulier l’alimentation animale menacée par les changements climatiques. « Je  travaille sur les alternatives locales pouvant remplacer les aliments concentrés importés et qui coûtent de plus en plus cher », raconte la jeune scientifique qui souligne que « ces alternatives seront produites  à partir des restes de la distillation des plantes aromatiques, et spécifiquement du romarin ». Enfin, Sara Mekkaoui, originaire de Laâyoune, a choisi de travailler sur l’amélioration du transport maritime en utilisant des méthodes de l’intelligence artificielle.