Au Royaume
Fonction publique : la réforme fait déjà polémique
Le projet de décret sur la mobilité et le redéploiement provoque l’ire des fonctionnaires.

Ce n’est, pour le moment, qu’un projet de décret. Il n’a pas encore été finalisé, encore moins présenté pour adoption en conseil de gouvernement, mais il suscite déjà l’ire des fonctionnaires. Le ministre chargé de la fonction publique planche actuellement sur la dernière mouture du projet de décret 2.13.436 portant sur la mobilité et le redéploiement des fonctionnaires. Lequel décret permettrait en principe la rationalisation de la gestion des ressources humaines dans la fonction publique et ainsi une meilleure gouvernance dans l’Administration. Selon ce texte, tout fonctionnaire désireux de changer d’administration peut le faire. De même que des fonctionnaires peuvent se voir obliger de changer de poste de travail si le besoin s’en fait sentir. Les administrations publiques et les collectivités locales doivent adresser au ministère une liste de leurs besoins et des noms proposés pour participer à ce mouvement chaque année, avant le début du mois d’avril. Une commission sera mise en place au sein du ministère pour statuer sur ces demandes ainsi que celles émanant des fonctionnaires. Les fonctionnaires contraints de changer leurs postes bénéficient d’une indemnité équivalente à trois mois de salaire. Bien sûr, les concernés ne voient pas d’un bon œil cette proposition de réforme. Leurs arguments ne sortent pas du cadre habituel: répercussions sociales du changement de lieu de travail (engagements sociaux, école des enfants…), complexité de la procédure pour rejoindre le conjoint… Les fonctionnaires, encadrés par le Syndicat national des administrateurs, craignent aussi qu’en l’absence de transparence, cette réforme ne soit utilisée comme moyen de rétorsion contre eux.
