Au Royaume
Financements verts : Quelles solutions pour les PME marocaines
Une table ronde récemment organisée par nos confrères des Inspirations ÉCO s’est penchée sur la problématique des investissements verts et des solutions de financement qui s’offrent aujourd’hui aux PME marocaines. Compte-rendu.

Cette conférence a vu la participation de Taoufiq Lahrach, directeur général délégué de Tamwilcom, Saïd Mouline, directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE), Fatima-Zahra El Khalifa, directrice générale du Cluster EnR, et Tarik Haddi, directeur général du fonds d’investissement Azur Partners.
Lors de cette rencontre, les participants ont discuté de l’importance de comprendre les différents types de financements disponibles pour les projets verts, ainsi que les critères et les exigences qui y sont associés. Ils ont souligné l’importance de communiquer les ambitions écologiques de l’entreprise et de s’adresser aux bons interlocuteurs pour obtenir des conseils et des financements. Il est également crucial, selon eux, de disposer de ressources humaines dédiées à la gestion des projets verts au sein de l’entreprise.
Enfin, il est important de comprendre que les projets verts sont des investissements à long terme qui nécessitent des ressources et des efforts constants pour réussir.
Au cours de son intervention, Taoufiq Lahrach a souligné l’importance de « dédier une ressource, au sein de l’entreprise, pour superviser le projet de transformation verte, et rechercher des conseils et une expertise auprès de différents acteurs du secteur, tels que le Cluster EnR, l’AMEE… Lahrach a souligné que le succès des projets verts dépend de la capacité de l’entreprise à mobiliser des ressources financières et à identifier les sources de financement appropriées, notamment les fonds d’investissement et les banques.
Évoquant la question de la rentabilité des investissements verts, le directeur général délégué de Tamwilcom souligne qu’«aujourd’hui l’investissement vert parvient à concurrencer l’investissement conventionnel. Il peut, certes, être considéré comme exigeant, et des fois un peu plus cher que celui conventionnel, mais la transition verte n’est plus un choix. Elle est même devenue une contrainte d’ordre réglementaire posée par les pays donneurs d’ordre».
De son côté, Saïd Mouline insiste sur la nécessité d’une planification minutieuse. «Le financement est une étape cruciale dans la transition vers une économie verte, mais il ne doit pas être la première priorité. Les entreprises doivent d’abord identifier les technologies et les fournisseurs appropriés, ainsi que le potentiel de rentabilité et de marché. Ensuite, elles peuvent examiner les options de financement disponibles et choisir la plus appropriée. Cela peut inclure des subventions, des financements à taux avantageux ou d’autres services pour faciliter l’évaluation de la viabilité du projet». En parallèle à cette étape, il recommande fortement de consulter le guide édité spécialement pour aider les investisseurs à comprendre ce qu’est l’investissement vert et comment s’y engager. Le guide, indique-t-il, est disponible sur les sites internet de l’AMEE et du Cluster EnR.
Pour sa part, Fatima-Zahra El Khalifa a souligné l’importance de « la communication pour encourager les entreprises, notamment les start-up et les PME à verdir leurs activités ou à investir dans des projets verts. Elle a noté que de nombreuses entreprises peuvent être convaincues de la nécessité d’opérer cette transition, mais ne savent pas comment s’y prendre. La directrice générale du Cluster EnR estime donc «crucial pour les entreprises de communiquer leurs ambitions écologiques et de partager les meilleures pratiques avec les différentes parties prenantes de l’écosystème.
Abondant dans le même sens, Tarik Haddi insiste sur l’importance de l’innovation, la formation, l’encadrement et la levée des différentes contraintes pour que cette émulation green soit la plus optimale. Et d’ajouter : « Il est nécessaire d’intégrer la notion de vert dans les cursus de formation en management et autres, afin que cette nouvelle donne soit comprise et intégrée dans le monde économique. De plus, afin de maximiser l’impact des initiatives en matière de développement vert, il est important que le gouvernement et les institutions de financement se concentrent sur les clusters et incubateurs les plus performants, en mettent en place des systèmes d’évaluation pour accompagner les start-up», recommande le directeur général du fonds Azur Partners.
Globalement, l’un des principaux enseignements tirés de ces échanges est que les entreprises doivent constamment chercher à s’améliorer et à s’adapter pour réussir la transition verte. Le bon état d’esprit, des ressources humaines adéquates, un financement approprié et une communication efficace avec les différents acteurs de l’écosystème sont des éléments cruciaux pour y parvenir.
