Au Royaume
Financement des TPME : l’argent de l’UE, un mirage ?
Des dizaines de milliards de DH de lignes ouvertes chaque année sans que les PME puissent s’en servir pleinement.

L’Union européenne a lancé mardi son Plan d’investissement extérieur au Maroc. Objectif: soutenir le Royaume dans l’établissement d’une économie solide, inclusive et durable à travers la mobilisation de fonds privés dans des secteurs clés de l’économie marocaine. Ces fonds sont destinés aux entrepreneurs locaux pour mettre sur pied leurs projets. Le PIE, initié en septembre 2017, est financé par un Fonds européen de développement durable de 4,1 milliards d’euros destiné à soutenir le développement durable dans les pays d’Afrique subsaharienne et du voisinage européen. Cette initiative vient s’ajouter à l’ouverture, le 5 mars, d’une ligne de la Banque européenne d’investissement (BEI) d’un montant de plus d’un milliard de dirhams pour faciliter l’accès des TPME au financement à un prix attractif. Et les ouvertures de ligne ne manquent pas ! Chaque année, l’Union européenne, à travers des organismes financiers de choix, ouvre des lignes de financement destinées aux PME et aux ETI. Des centaines de millions d’euros sont aussi mobilisées auprès des institutions financières européennes, notamment la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque allemande KFW, l’Agence française de développement (AFD), la Banque européenne de l’investissement (BEI), et autres. Cependant, le constat est toujours le même: La population d’entreprises -90% du tissu productif national- censée en bénéficier peine toujours à décrocher un crédit.
Moralité : il faudra changer de paradigme sur ce registre. Le mode d’intervention consistant à ouvrir une ligne auprès d’une banque commerciale a clairement montré ses limites! En cause, la conservatrice des banques dans l’octroi de ces fonds spéciaux : elles exigent des garanties jugées disproportionnées, même s’il s’agit de ressources mises à disposition à des conditions préférentielles… La création d’une banque de développement nationale qui gère ces fonds avec des critères spécifiques serait-ce une solution ?
