Au Royaume
Face à un contexte aussi difficile, le gouvernement s’en sort plutôt bien
Des efforts exceptionnels ont été déployés pour faire face aux répercussions de cette crise multidimensionnelle. Le gouvernement sera même en mesure de fournir les ressources financières nécessaires pour maintenir le coût de certains produits indispensables tout en préservant les finances publiques.

Lundi, le Chef du gouvernement intervenait devant le Parlement dans le cadre des questions de politique générale. Jusque là rien d’extraordinaire, c’est un exercice auquel les Chefs de l’Exécutif sont rodés depuis l’adoption de la Constitution de 2011. Seulement, dans le contexte actuel et vu la nature de la thématique abordée, il aura sans doute fallu beaucoup de courage pour affronter les questions des députés. Questions n’est certainement pas le mot exact. Pour certains c’est une mise en valeur de leur propre personne qui leur importait le plus. Pour d’autres, c’est l’occasion de la revanche sur le chef d’un parti dans lequel ils voient la cause de leur déroute électorale, non encore digérée. Une forte dose du populisme était également présente. Les sujets abordés : hausse des prix, carburant, aides publiques…, s’y prêtent particulièrement.
Imperturbable, le Chef du gouvernement, s’adressant au député mais aussi indirectement à l’ensemble des citoyens, a tenu à clarifier la situation que traverse notre pays actuellement. Il avait des messages clairs à transmettre aux citoyens, sans démagogie et sans surenchère. Il a expliqué que la hausse de la demande mondiale, en début d’année 2022, a provoqué une nouvelle crise sans précédent, associée à une hausse de la demande des matières premières stratégiques. Donc automatiquement une augmentation des prix à la source. Depuis le début de l’année, l’intensité de l’inflation s’est exacerbée sur fond d’escalade des troubles et des conflits géostratégiques et violents. Les tensions inflationnistes ont atteint des niveaux exceptionnels, tant dans les économies développées que dans celles en voie de développement. Une situation difficile dont le gouvernement n’est pas la cause, mais à laquelle il fait face avec tous les moyens dont le pays dispose. A ce jour, l’économie nationale a démontré sa solidité et sa résilience grâce aux choix de développement et de croissance opérés par notre pays. Même plus, les indicateurs actuels confirment une économie nationale orientée positivement, compte tenu de l’amélioration des activités industrielles au cours des trois premiers mois de cette année.
La consommation des ménages connaît une évolution positive, dans le sillage des déterminants du revenu, résultat des actions gouvernementales. Le gouvernement a répondu aux instructions royales ainsi qu’aux attentes des citoyens, déployant des efforts exceptionnels pour faire face aux répercussions de cette crise multidimensionnelle. Il a eu le courage d’adopter des hypothèses réalistes lors de la préparation et de la ratification de la Loi de finances, qui a été déposée le 22 août.
Ainsi, l’Exécutif a accordé une priorité maximale au suivi de toutes les évolutions liées aux prix et a pris une série de mesures pour assurer la stabilisation du pouvoir d’achat des ménages marocains. Il a mobilisé des ressources financières exceptionnelles, et a corrigé ses choix budgétaires avec justesse et célérité. Il a répondu aux professionnels du transport et leur a dédié un soutien matériel afin de stabiliser les prix des transports, face à la hausse sans précédent des prix mondiaux du carburant. Il prendra, de même, les mesures nécessaires pour réduire les effets des prix élevés des matières premières sur les entreprises nationales, exploitées dans le cadre de marchés publics.
En même temps, l’Exécutif continue de travailler sur un ensemble d’engagements pris à travers le programme gouvernemental et a lancé une série de programmes sociaux et de développement prometteurs, en premier lieu «Awrash» et «Forsa» et active les projets sociaux.
Par ailleurs, le gouvernement est déterminé à transformer le dialogue social en un espace de co-construction de solutions, notamment dans des circonstances si exceptionnelles, et à proposer des choix de société en adéquation avec les priorités sociétales. Il poursuivra, de même, la réforme du système national de santé, lancée suite aux directives royales relatives au succès du grand chantier de l’État social relatif à la protection sociale. Il poursuivra également ses efforts de relance de l’exploitation à travers l’achèvement de l’élaboration de la charte des investissements, l’accélération du rythme des investissements publics et la poursuite du déploiement du programme Awrash.
Avec tout cela, l’équipe aux commandes a réussi à réduire le déficit budgétaire de 1,6 point, passant de 7,6% du produit intérieur brut en 2020 à 6% en 2021. Elle sera même en mesure de fournir les ressources financières nécessaires pour maintenir le coût de certains produits indispensables malgré leur hausse sur les marchés internationaux, tout en préservant les finances publiques et sans recourir à une Loi de finances rectificative.
Il faut dire que le maintien d’une certaine normalité dans un contexte de crises successives sans précédent est extrêmement coûteux; c’est une réalisation importante à mettre au crédit de l’État marocain de manière générale et de ce gouvernement en particulier. En outre, et c’est un point très important, le Maroc a réussi à maintenir son classement selon l’Agence internationale de notation Standard & Poor’s, qui a confirmé les perspectives stables des équilibres financiers du Royaume dans ce contexte difficile.
