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Face à la crise du Covid, l’aide au développement bat des records en 2020

L’aide publique au développement a atteint en 2020 un niveau record, en raison notamment de dotations spéciales liées à la crise du Covid, a indiqué l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans un rapport publié mardi.

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Le montant total des aides s’élève à 161,2 milliards de dollars, soit une hausse de 3,5% par rapport à l’an dernier, « le plus haut niveau jamais enregistré », selon l’OCDE.

12 milliards de dollars ont notamment été dépensés « pour des activités liées au Covid-19 ».

« Le soutien à court terme apporté pour aider à faire face à la crise du COVID-19 a été centré sur les systèmes de santé, l’aide humanitaire et la sécurité alimentaire », précise l’organisation.

Le patron de l’OCDE Angel Gurria a toutefois appelé à intensifier les efforts, rappelant que ces 161 milliards ne représentent que « 1% » du montant des divers plans de relance mis en place dans le monde.

« Nous devons déployer un effort beaucoup plus massif pour aider les pays en développement en matière de distribution de vaccins, de services hospitaliers, et pour soutenir le revenu et les moyens d’existence des populations des plus vulnérables afin d’assurer une reprise véritablement mondiale », a-t-il ajouté.

Dans le détail, les Etats-Unis demeurent le principal donneur (35,5 mds USD), devant l’Allemagne (28,4 mds USD) et le Royaume-Uni (18,6 mds USD).

Plus des trois quarts (76%) de l’aide totale viennent des pays du G7.

L’Agence française de développement (AFD) qui tenait également mardi une conférence de presse a confirmé cette tendance, indiquant avoir engagé pour 2,2 milliards d’euros en 2020 pour les dépenses de santé, un record.

L’AFD a donné la priorité aux programmes de santé et protection sociale, avec 63 projets dans plus de 33 pays, en Afrique majoritairement, avec le soutien aux instituts Pasteur du continent par exemple.

Au total, l’AFD a engagé 12,1 milliards d’euros, l’an dernier.

L’aide française dans son ensemble est en hausse, de plus de 1,1 milliard d’euros, représentant 0,53% du revenu national brut du pays, toujours en dessous de l’objectif de 0,7% fixé par les Nations unies.

« La France n’a toujours pas tenu sa promesse de dédier 0,7% de sa richesse nationale au développement des pays pauvres (…) la contribution française au mécanisme de solidarité international fournissant les vaccins anti-Covid-19 aux pays les plus pauvres est particulièrement faible », a déploré Louis-Nicolas Jandeaux, chargé de plaidoyer Aide publique au développement chez Oxfam France.

L’ONG One a de son côté « applaudi » cette tendance à la hausse mais mis en garde sur une augmentation des prêts bilatéraux au détriment des dons.

« C’est inquiétant au vu de la crise de la dette que la pandémie continue d’aggraver. Rappelons que 30 pays d’Afrique subsaharienne dépensent aujourd’hui plus pour rembourser leur dette que pour leur budget de santé », a déclaré Maé Kurkjian, responsable plaidoyer chez ONE en France.

(Avec AFP)