Au Royaume
Et si le PJD votait contre le programme d’El Othmani ?
Selon une récente déclaration de la députée Amina Mae El Ainine, également adjointe du chef du groupe parlementaire, les députés du PJD ne vont pas donner carte blanche au gouvernement.
Ils ne vont voter le programme gouvernemental que s’il reprend les «priorités du parti» et poursuit les «réformes» déjà engagées par son prédécesseur. Selon un analyste politique, ce serait l’occasion pour le PJD, dont les déclarations des dirigeants en disent long sur leur mécontentement de l’évolution des choses, d’exprimer ses positions clairement par le vote. «Le parti n’a qu’à rejeter la déclaration du gouvernement», affirme cette analyste. Ainsi, et faute de majorité, le gouvernement ne sera pas investi. Et comme le précise la loi, il se contentera d’expédier les affaires courantes en attendant la dissolution du Parlement et l’organisation d’élections anticipées. Cela reviendrait également à contrer les intérêts de la nation qui consistent, dans l’immédiat, à la nomination d’un gouvernement fort et solidaire. En fait, explique cet autre analyste, ce scénario est valable seulement en théorie. Rien ne garantit en effet que le groupe parlementaire votera en bloc. Et une division du groupe entraînerait automatiquement celle du parti, étant donné que presque tous les dirigeants ont été élus au Parlement. De même, vu l’intérêt de la nation qui est en jeu, les autres groupes parlementaires n’hésiteraient pas à voter en faveur du programme gouvernemental. Quitte à en contester, ensuite, la mise en œuvre, quoique cela brouillerait davantage les cartes.