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Au Royaume

Et le suivi ?

Il est illusoire de penser qu’en facilitant la création d’entreprises on aura
résolu le problème.
Que deviennent-elles
par la suite ?
Qui peut, aujourd’hui, estimer le taux de mortalité des PME après 3 ou 5 ans ?

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Encore une fois, l’Etat tente tant bien que mal de relancer le processus de création d’entreprises, ce serpent de mer à propos duquel les études et rapports pourraient facilement remplir la salle du Conseil de gouvernement.
Aujourd’hui, la démarche est, semble-t-il, différente. Plutôt que de remettre à plat tout le système, on améliore, par petites retouches, ce qui doit l’être. Des mesures concrètes sont attendues pour le mois de juin, assure-t-on.
On ne peut que s’en rejouir sauf que… le problème de la création d’entreprises est avant tout organisationnel. Qui s’occupe du dossier ? Qui coordonne les actions ? Quel est le rôle de l’Agence de la PME ? Quelle est la marge de manoeuvre des CRI ? Que font les chambres de commerce ? Et les Maisons de la jeune entreprise ? Il y a tellement d’interlocuteurs, tellement d’organes que l’on s’y perd. Et cela d’autant plus que chacun – de bonne foi la plupart du temps – voit les choses à sa manière. Aucun organe ne profite de l’expertise ou des contacts de l’autre pour faire avancer le schmilblik. Tout ça fait un peu cacophonie à la marocaine.
Au-delà du problème de concertation et de coordination, il est illusoire de penser qu’en facilitant la création d’entreprises on aura résolu le problème. Au cours des deux dernières années, les CRI, en dépit de tous les obstacles, ont réussi à installer un système huilé. Mais quid du suivi ? Qui peut aujourd’hui estimer le taux de mortalité des entreprises au bout de 3 ou 5 ans ? Parmi tous ces entrepreneurs qui se lancent à l’aventure, combien ont de réelles capacités managériales ?
Faciliter la création d’entreprises en assouplissant les démarches et en levant les obstacles, notamment ceux liés au foncier et au bail, est une excellente chose, les aider à démarrer et à se maintenir serait encore mieux. Que de PME se retrouvent plombées pour avoir mal évalué leur marché, ou dont les dirigeants ne savent pas déterminer avec précision leur coût de revient. Au sein de la multitude d’organes qui s’occupent du dossier de la création d’entreprises, il doit bien s’en trouver un qui puisse faire de la véritable assistance. Avant de créer, il faut d’abord maintenir l’existant. Le défi est là