Au Royaume
Enseignement : Benmoussa annonce la bonne nouvelle
Un statut fondamental unifié est sur le point d’être adopté. Les statuts régionaux des enseignants cadres des AREF vont être abolis. Une épine douloureuse vient d’être retirée du pied du gouvernement.
Chakib Benmoussa n’aurait certainement pas trouvé meilleure occasion pour annoncer la bonne nouvelle que la journée mondiale des enseignants. Dans un message adressé au corps enseignant, le 5 octobre, le ministre de l’Education nationale a annoncé l’abrogation des 12 statuts régionaux des enseignants contractuels des AREF. Ils seront désormais intégrés dans un seul statut fondamental unifié qui va être instauré par décret. Lequel décret sera adopté incessamment en Conseil de gouvernement. «Ce qui lui confèrera la garantie de l’Etat», précise le ministre. Ce nouveau statut, poursuit M. Benmoussa, «garantira aux enseignants concernés les mêmes droits, les mêmes opportunités et le même parcours professionnel que le reste du personnel des fonctionnaires». Naturellement, souligne-t-il, pour des raisons évidentes, le recrutement au niveau des régions restera de mise. C’est pour assurer le même service de l’école publique à l’échelle de tout le pays. Le nouveau statut permettra aux enseignants concernés de bénéficier de la totalité de leurs indemnités avec effet rétroactif, à compter du premier jour de leur prise de fonction. Ils auront également le droit de participer à tous les examens professionnels et au programme de mobilité à l’échelle nationale. Avec cette annonce, le ministre vient de retirer une douloureuse épine du pied du gouvernement. Le dossier des quelque 120 000 «enseignants contractuels» est un véritable cadeau empoisonné reçu par l’équipe Akhannouch, un héritage du gouvernement Benkirane. Ce sont pas moins de 102 000 enseignants qui ont été recrutés entre 2017 et 2021, soit quasiment un tiers de l’effectif des enseignants. Depuis que le gouvernement a décidé, en 2016, de recourir à ce mode de recrutement des enseignants pour combler le déficit dans le domaine, les problèmes ont commencé à s’amonceler. Fort de leur effectif, ces derniers se sont engagés dans un bras-de-fer contre le gouvernement pour exiger leur intégration pure et simple dans la fonction publique. Ce qui est évidemment une aberration vue, entre autres, par le poids de la masse salariale dans le budget de l’État. Ils ont donc multiplié les grèves dont la dernière en date a été observée, le 26 septembre, soit au début de la rentrée scolaire de cette année. Piégés au cœur de ce bras-de-fer, les élèves sont évidemment les plus grands perdants. Dans ces conditions, l’école publique de qualité tant voulue par le gouvernement est une chimère. C’est d’ailleurs dans ce contexte que le ministre a réagi, dès sa prise de fonction. Il a réagi à deux niveaux. D’abord, il a engagé un dialogue ouvert et global avec les syndicats les plus représentatifs. L’un des nombreux points posés sur la table est la problématique des enseignants contractuels. Dans un autre niveau, le ministre a décidé de mettre fin à une autre aberration léguée par le gouvernement islamiste. L’accès au métier de l’enseignement n’est plus ouvert à quiconque. Ce ne sera plus un dernier recours pour des diplômés au chômage. Le ministre a imposé des conditions, la plus importante est celle de l’âge (moins de 30 ans) et des performances scolaires. Ce qui lui a d’ailleurs valu un véritable lynchage le jour de cette décision.