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Au Royaume

«En 1994, c’était la faute à pas de chance»

Son pied gauche ensorcelant, ses balles arrêtées déroutantes, son talent naturel…, la star du Wydad et de l’équipe nationale a marqué l’histoire du football marocain, notamment lors des qualifications et du Mondial 1994. Avec La Vie éco, il partage ses souvenirs de cette Coupe du monde, particulièrement ceux d’un fameux match contre la Belgique.

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• La débâcle de l’équipe nationale de 1994 était-elle due à la faiblesse de la sélection ?
L’équipe était bonne et tout le monde croyait d’ailleurs en notre qualification pour, au moins, le deuxième tour. Aux yeux de plusieurs stars du ballon rond, nous étions une grande équipe. Diego Maradona me l’a affirmé lui-même à l’issue de la rencontre amicale que nous avons disputée contre l’Argentine, dans le cadre des préparatifs pour ce Mondial. Même après notre défaite après la Belgique, le gardien Michel Preud’homme (choisi meilleur gardien de cette Coupe du monde) a déclaré à son coéquipier à Benfica, Hassan Nader, que nous avions réalisé une bonne prestation.

• Pourtant vous aviez perdu ce match et l’équipe donnait l’impression de ne pas être concentrée…
C’est un peu vrai ! Le soir de ce match disputé à 13h, nous n’avions dormi qu’à cinq heures du matin. Nous sommes restés en discussion avec les officiels jusqu’à cette heure tardive, pour une histoire de publicité. Ils voulaient nous imposer de porter une marque de chaussures, alors que chaque joueur est libre de choisir les crampons qui lui conviennent le mieux, cela ne rentre jamais en compte dans le contrat avec l’équipementier de la sélection. J’étais avec Haddaoui, Azmi et Neybet dans la délégation des joueurs qui devaient mener cette interminable négociation avec les dirigeants. Donc oui, nous avons manqué quelque part de concentration durant ce match contre la Belgique. Nous avons raté beaucoup d’occasions, mais dans l’ensemble nous avons fait une bonne prestation.

• De ce match, on retient aussi l’image de vous en train de chercher votre collier sur la pelouse. Vous avez toujours cette «sensla» ?
(Rires). Evidemment, c’est un cadeau d’une valeur inestimable. Il nous a été offert par feu Sa Majesté Hassan II qui nous avait reçus au Palais royal et il nous a prodigué de nombreux précieux conseils. Tous les joueurs de la sélection et les membres de la délégation ont eu droit à ce collier en or, orné du verset de «Ayat Al-Kursie». Nous le mettions tout le temps, y compris pendant les matchs. C’est vrai que lors de la rencontre contre la Belgique, il est tombé je ne sais où, suite à une lutte pour le ballon contre un joueur belge. Je me suis mis à le chercher inconsciemment, car je ne voulais pas perdre ce présent inestimable remis des mains du Souverain. J’ai fini d’ailleurs par le retrouver et l’ai remis à Hadrioui qui à son tour l’a remis au banc de touche.

• Le Maroc affronte de nouveau la Belgique au Mondial. Quel est votre pronostic ?
Comme tout Marocain, je ne peux évidemment que souhaiter le meilleur pour notre sélection. Nous avons de bons joueurs, un bon sélectionneur et je suis certain qu’ils se donneront au maximum pour ravir les supporters marocains et représenter comme il se doit le Royaume. Ils reviendront de cette Coupe du monde avec le sentiment du devoir accompli, comme c’était le cas pour nous… Même si nous avons perdu. C’était la faute à pas de chance (Rires)…