Au Royaume
El Jadida : Dessalement de l’eau de mer, l’OCP s’engage pour l’horizon 2020
La 1ère phase de ce projet a nécessité un budget d’investissement de 800 MDH pour un coût global de près de 2 milliards de DH. D’une capacité actuelle de 25 millions de m3/an, l’usine atteindra 75 millions de m3 dont 15 millions destinés aux besoins en eau potable de la région.

Valoriser les ressources en eau reste au cœur de la stratégie de l’OCP. D’ailleurs, cela fait déjà quelques années que le groupe a mis en place plusieurs programmes pour justement contribuer à la préservation de ces ressources hydrauliques. Et Jorf Lasfar représente le nerf de guerre des fondements stratégiques du groupe. A travers la concrétisation de ses projets, le groupe vise à asseoir son leadership industriel et commercial dans son secteur d’activité, mais aussi environnemental.
Parmi les axes de cette stratégie figure l’installation de techniques de transport hydraulique du minerai en partant des mines jusqu’aux usines de transformation, le traitement des eaux usées urbaines, la récolte et le stockage des excédents d’eau de pluie et le recyclage de l’eau boueuse. Et en plus de la mise en place d’un pipeline reliant Khouribga à Jorf Lasfar, permettant d’économiser des millions de m3 d’eau par année, l’OCP s’est attelé récemment à la création d’une usine de dessalement de l’eau de mer de Jorf Lasfar.
Réalisée au sein du complexe industriel du Jorf, elle a pour objectif de couvrir les besoins additionnels du complexe en eau, créés par le développement de l’axe Khouribga-Jorf Lasfar, sans avoir un recours supplémentaire aux eaux conventionnelles et ce, via le doublement des capacités des mines et le triplement des capacités de la valorisation industrielle.
Cette station s’inscrit dans le cadre de la stratégie «Eau» du groupe qui réunit aussi bien la rationalisation de l’utilisation de l’eau et la satisfaction des besoins en eau de ses installations minières et industrielles. La première phase de cette usine a nécessité un investissement de 800 MDH et dispose d’une capacité de 25 millions de m3/an, soit 75 800 m3/jour. En tout, le budget alloué à la réalisation des 3 phases de ce projet se chiffre à près de 2 milliards de DH.
Afin d’assurer une capacité de traitement à la hauteur des ambitions du groupe, l’usine de dessalement a été dotée de 5 unités techniques, dont une de pompage d’eau de mer, et qui assure un débit de 7 700 m3/heure, une autre qui se charge du dégrillage pour l’élimination des algues et impuretés supérieures à 3 mm, une 3e relative au prétraitement d’eau de mer, se basant sur les principes de la coagulation, de la floculation à air dissout et de la flottation. Notons que ce procédé permet d’éliminer les matières en suspension, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales. En outre, l’usine de dessalement comporte une unité d’ultra-filtration pour éliminer les particules ultrafines, une unité d’osmose inverse qui assure l’élimination des chlorures et ce, à travers une hyper-filtration. Cette dernière est composée de six trains comprenant six unités de pompage à haute pression et six systèmes de récupération d’énergie. Enfin, la dernière unité dédiée au post-traitement assure l’ajout de CO2 et de la chaux afin d’ajuster les caractéristiques requises pour l’eau potable.
Actuellement en construction, la 1ère phase du projet a mobilisé 400000 jours hommes, dont 93% de ressources locales. Le chantier a accueilli 43 entreprises sous-traitantes, dont 33 sont nationales. L’usine de dessalement permettra, en outre, la création d’une centaine d’emplois permanents lors de la phase d’exploitation.
En tout cas, l’usine (capacité de 25 millions de m3/ an), développera à terme une capacité de traitement atteignant les 75 millions de m3/an, dont 60 millions de m3 pour les besoins de l’OCP et 15 millions de m3 pour la collectivité. Ainsi, le groupe devra fournir 50% des besoins en eau potable de la région d’El Jadida à l’horizon 2020. D’ailleurs, selon l’OCP, l’eau produite répondra aux normes de potabilité en vigueur, à savoir les normes de l’Organisation mondiale de la santé et normes marocaines. Ainsi, la capacité actuelle sera augmentée, dans une deuxième phase, de 10 millions de m3/an, et de 40 millions de m3/an, une fois la troisième phase bouclée à l’horizon 2020.
