SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Du respect

L’assaut de centaines de migrants il y a quelques jours sur les contreforts de Sebta, qui a fait des victimes parmi les forces de l’ordre marocaines, est un bon signal d’alarme.

Publié le

Edito Saad Benmansour

Pour le Maroc d’abord, et évidemment, qui vient, il y a tout juste trois ans, de mettre en marche une politique courageuse de régularisation. L’immigration est une question complexe, parce que éminemment humaine, qui requiert un traitement complexe et multiforme avec deux seules constantes que sont le respect de la loi et le respect de la dignité qui donnent tout leur sens aux propos et à la conception du Souverain de la question de l’immigration. Les flux d’immigration trouveront toujours leur chemin vers là où l’être humain se sent en sécurité et pense retrouver sa dignité. Et aucun pays, y compris des Etats puissants, nantis et bien organisés comme ceux d’Europe, n’y peuvent strictement rien, même avec les méthodes de lutte les plus musclées. 

Mais l’incident de Sebta est aussi, et surtout, une bonne illustration pour l’Europe qui lui permet, on l’espère du moins, de mesurer l’ampleur des efforts du Maroc pour assurer un traitement convenable de la problématique.

L’état d’esprit du Maroc est aux antipodes de celui de la Turquie, par exemple, qui, à chaque fois qu’il est question de pourparlers avec l’Europe et quel qu’en soit le sujet, met dans la balance la question de l’immigration, à tel point que cela finit forcément par s’apparenter à du chantage. Il n’a jamais été dans les habitudes de l’Etat marocain d’utiliser de telles méthodes quand bien même elles permettraient d’obtenir des résultats rapidement. Pour illustration, l’Europe a fait preuve d’une rare célérité pour approuver et débloquer les trois milliards d’euros en faveur de la Turquie, cette dernière s’engageant, par n’importe quel moyen, à retenir sur son territoire les vagues de migrants sur la route des Balkans.

Le Maroc ne met pas dans la balance d’un côté son aide et de l’autre de l’argent. Le Maroc n’est pas et n’a jamais été dans une logique de mercenariat ni dans un schéma bassement pécuniaire de «donne-moi de l’argent, je te fais la besogne».

Dans sa relation avec ses partenaires, dont l’Union européenne, le Maroc a toujours été adepte de la méthode basée sur le dialogue et l’échange constructifs, le plaidoyer, la compréhension et le compromis ou le consensus. Même si ces méthodes demandent forcément plus de temps, plus d’efforts, plus de capacités de conviction et donnent des résultats à plus long terme mais durables, elles finissent par forcer le respect. Les Européens, pour avoir des relations avec d’autres partenaires, sont les mieux placés pour comprendre et apprécier à sa juste valeur la posture toujours positive du Maroc, même dans les périodes les plus dures et les plus délicates. Ignorer tout cela, c’est jouer avec le feu… 

Com’ese

Previous Next