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Au Royaume

Double jeu

Ce 1er mai donc, devant des syndicats mécontents de l’offre proposée par l’exécutif, le PJD a déserté les rangs du gouvernement et scandé des slogans qui le pointent du doigt. Le double jeu dans toute sa splendeur.

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Edito

A quoi joue encore le PJD? Dans des vidéos enregistrées le 1er Mai dans la ville de Kénitra, Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, définit ce que devrait être un bon gouvernement et s’insurge publiquement contre des mesures prises par… le gouvernement. Le temps d’une matinée, il troque son costume de ministre contre celui de syndicaliste indigné contre les inégalités sociales, les problèmes des régions enclavées, des centres hospitaliers….

Micro à la main, entouré de militants de l’UNTM, bras syndical du parti, entre deux phrases sur la bonne volonté du gouvernement en poste et sa disposition à tendre la main à tous les opprimés de la nation, il en glisse une qui critique ouvertement les contrats à durée déterminée conclus avec les enseignants de l’éducation nationale. Comme si ces contrats n’avaient pas eu lieu durant le mandat PJD, plus précisément celui de Benkirane dans lequel El Khalfi était également ministre.

A une centaine de kilomètres, c’est la même ambiance à quelques détails près. Voilà que le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani participe à un meeting organisé par l’UNTM à Casablanca dans le quartier Sbata. Finalement, celui qui voulait créer son propre style et se démarquer de son prédécesseur n’est pas allé jusqu’à tordre le coup à une pratique devenue habituelle au PJD. Le basculement au gré des événements entre le gouvernement et l’opposition est désormais inscrit dans l’ADN du parti de la lampe. Une approche cultivée par Abdelilah Benkirane qui était chef de gouvernement en semaine et chef d’opposition le week-end. Un jeu qui lui donnait l’occasion de se dédouaner de ses propres responsabilités en désignant, selon les circonstances, un ennemi réel ou imaginaire auquel il faisait endosser toutes les tares.

Ce 1er Mai donc, devant des syndicats mécontents de l’offre proposée par l’Exécutif, le PJD a déserté les rangs du gouvernement et scandé des slogans qui le pointent du doigt. Le double jeu dans toute sa splendeur.