Au Royaume
Dialogues nationaux : le gouvernement boycotté
La volonté d’orienter les débats irrite politiques et associations.

L’USFP vient de porter un coup dur à la crédibilité des multiples dialogues et débats nationaux lancés par le gouvernement. Le bureau politique du parti a appelé tous ses militants à se retirer du dialogue national sur la Justice, initié par Mustapha Ramid, du dialogue national sur la société civile lancé par Lahbib Choubani, de la presse et l’information initié par Mustapha El Khalfi, de la parité et de la femme ouvert par Bassima Hakkaoui et du dialogue social avec les syndicats présidé par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. L’USFP considère qu’il n’y a rien de bon à attendre de ces initiatives, qui de plus sont vouées à l’échec. Les socialistes protestent contre le peu de cas que les initiateurs des ces dialogues font des principes de pluralité et de diversité au moment de la nomination des commissions qui les dirigent. Nominations que dominent, d’ailleurs, les proches du PJD.
L’USFP n’est pas le seul parti à dénoncer cette réalité. L’Istiqlal ne cache pas non plus sa désapprobation de la manière avec laquelle ont été nommés les membres des commissions qui dirigent le dialogue national relatif à la parité et celui qui porte sur la société civile. C’est ce dernier qui suscite le plus de réactions hostiles. En effet, le bâtonnier et militant des droits de l’Homme, Abderrahim Jamaï, a décidé lui aussi de boycotter le dialogue national de la société civile. Il rejoint ainsi deux autres académiciens, Mohamed Tozy et Abdallah Saaf. En même temps, un collectif de 18 associations actives dans le domaine des droits de l’Homme protestent contre leur mise sur la touche au moment de la formation de la commission chargée du dialogue.
