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Au Royaume

Deux journalistes étrangers expulsés

ils tentaient de contacter ali salem tamek

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Lesautorités marocaines ont expulsé, mercredi 16 juin, deux journalistes, Tor Dagfinn Dommersnes et Fredrik Refvem, un reporter et un photographe travaillant pour le compte du journal norvégien Stavanger Aftenblader. Au ministère de la Communication, on affirme que c’est «leur mauvaise foi qui a motivé leur expulsion». A en croire la demande de reportage de ces journalistes, il était question des potentialités touristiques au Maroc et de son ouverture sur l’Europe. Or, il s’est avéré que c’était la question du Sahara qui les intéressait et qu’ils avaient pris contact avec Ali Salem Tamek, opposant sahraoui proche des thèses du Polisario, ex-détenu, gracié en janvier dernier par S.M. le Roi.
La «mauvaise foi» ne suffit pas pour justifier une expulsion et empêcher des journalistes, qu’ils soient marocains ou étrangers, de faire leur travail. Même s’il se vérifiait qu’ils avaient pris contact avec Ali Salem Tamek. Où serait le problème ? L’homme est marocain, libre de ses déplacements et a été gracié par le Souverain. De plus, ses positions politiques, qui épousent les thèses séparatistes du Polisario, ont fait l’objet d’entretiens sur les colonnes de la presse marocaine elle-même. Alors pourquoi pas dans un journal norvégien ?
Il semble que l’Etat ait pris la proie pour l’ombre. Si quelqu’un devait être interrogé ou, à la limite inquiété, c’est bien Ali Salem Tamek et l’on se demande toujours pourquoi ce Monsieur peut répandre ses thèses à gauche et à droite en toute impunité.
Le syndicat national de la presse marocaine a, lui, dénoncé la mesure prise à l’encontre des deux journalistes. Dans une déclaration à La Vie éco, Younès Moujahid, secrétaire général du SNPM, estime que «l’expulsion de journalistes est une pratique arriérée d’autant plus qu’elle n’est fondée sur aucune base juridique valable»