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Au Royaume

Des villes qui communiquent

Le citoyen connaît-il seulement le nom du président de son arrondissement
ou de sa commune ? Sait-il qu’il peut consulter le budget et assister aux
assemblées ?
Assurément non.

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Avec l’élection des présidents des conseils de ville et des conseils d’arrondissement et de communes, le Maroc vient de clore une étape qui a demandé quelque trois ans de travail et dont le but ultime était d’optimiser la gestion des villes.
Pour le citoyen lambda, peu importe aujourd’hui que tel ou tel parti ait placé son candidat à la tête d’un des organes en charge de la destinée de son quartier et de sa ville. Il veut juste que les choses aillent mieux, et même si les moyens font défaut, il voudrait que la volonté y soit. Il voudrait aussi ne plus être dépendant des conflits de territorialité entre communes, pour disposer d’un service public.
L’unification des villes a justement été pensée dans ce sens. La synergie qui devrait en découler permettrait, en théorie, de résourdre les problèmes de manière transversale.
Seulement, il y a un hic. Après tous ces efforts, ce citoyen connait-il seulement le nom du président de sa commune ou de son arrondissement ? Sait-il ce que les gestionnaires de la ville veulent en faire ? Sait-il qu’il peut consulter le budget, assister aux assemblées et demander à voir le maire ? Assurément non. En France, il est de tradition qu’un président de commune envoie un courrier à ses administrés pour présenter son programme et son équipe. Il est aussi de tradition que le maire d’une ville décline publiquement les grandes lignes de son plan d’action. Nous sommes loin de cela.
Or, cette proximité est vitale. Elle permet, d’une part, aux citoyens d’être informés et de donner un avis utile quand il y a lieu, et, d’autre part, de sanctionner, en connaissance de cause, les responsables en votant ou pas pour leur reconduction.
Le processus démocratique entamé depuis quelques années ne peut faire l’économie de la transparence à tous les niveaux. Et la transparence dépasse de loin les simples obligations légales qui incombent à celles ou ceux qui vont gérer les villes. Il convient de communiquer et de fédérer. Quitte, pour ce faire, à devoir éduquer ce citoyen pour qu’il devienne un partenaire actif.
Après tout, la gestion d’une ville ou d’un quartier n’a-t-elle pas pour ultime finalité le bien-être de ses habitants ?