SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Demain, une presse machinale

Après coup de Mr. Et-Tayeb Houdaifa.

Publié le


Mis à jour le

apra c2 a8s coup de mr et tayeb houdaifa

Les jours des journalistes sont désormais comptés ; des machines vont, dans un futur proche, les supplanter. Vous pensez que je déraille ? Détrompez-vous ! J’ai cueilli cette nouvelle funeste dans un hebdomadaire français fort respectable. Selon cette source, des cerveaux américains (sans doute fâchés avec l’espèce journaleuse) sont en train de confectionner un robot capable de rédiger des articles. Mis, déjà, à l’épreuve, il aurait démontré une étonnante faculté d’analyse et fait montre d’un remarquable sens de l’humour. Avec de tels atouts, le jour où il émergera des laboratoires, les journalistes se révéleront d’encombrantes inutilités dont les patrons se délesteront sans scrupule. Ce n’est pas demain la veille, rassurons-nous, mais cette perspective est fatale. Et elle ne promet pas d’être radieuse, loin s’en faut. Car qui dit robotisation pense uniformisation. Il faut avouer qu’à celle-ci notre presse prépare le terrain. En effet, à de rares exceptions, les publications semblent fondues dans le même moule. Elles cultivent ce que Belinda Cannone, auteur de «La bêtise s’améliore», appelle ironiquement la «bêtise intelligente». Au lieu d’analyser, de chercher à discerner, elles se réfugient dans le raccourci, le lieu commun, le cliché, la jactance creuse, la pensée mode. Programmés par l’air du temps, les journalistes, dans leur majorité, forment la réplique humaine des machines qui provoqueront leur fin.